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“Salon de Montrouge” 58ème édition
Le Beffroi, Montrouge

du 15 mai au 12 juin 2013



salondemontrouge.fr

 

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 14 mai 2013.

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Légendes de gauche à droite :
1/  NØNE FUTBOL CLUB, Work nº054-2 : Keep warm burnout the rich (stabile), 2011. Fer forgé. 206 x 178 x 305 cm. Crédit photo : Anaïs Nieto.
2/  Léa Barbazanges, Page d’ailes, 2012 (détail). Ailes de mouches. 21 x 29,7 cm.
3/  Marta CARADEC, Dictionnaire du monde, Vienne, 2012. Carte contracolé sur papier chinois, gouache. 80 x 100 cm. Crédit photo : Labo Leutner.

 


texte de Sylvain Silleran, rédacteur pour FranceFineArt

 

Le Salon de Montrouge présente un aperçu de la création artistique émergente à travers les oeuvres des 73 artistes sélectionnés cette année. Dans une scénographie signée Matali Crasset, tous les domaines d'expression contemporains s'offrent au visiteur : dessin, photographie, installations, vidéo et sculpture.

Béatrice Dumiot joue avec la répétition d'un unique motif, alignant des centaines de petites têtes au lavis d'encre diluée. Les traits des visages se noient dans la forme humide, taches floues formées par les mouvements des encres qui se rencontrent. Mille expressions, toutes issues du même geste et pourtant toutes différentes, nous rappellent une humanité liée par sa chair et son sang mais atomisée en égos uniques. Les textures issues du médium liquide sont organiques, viscérales, parlent de naissance, de vie et de mort, tandis que de la multitude émergent rythmes et courbes, beauté et harmonie.

Les artistes exposés s'inscrivent dans une démarche de questionnement, effectuant parfois un long travail d'enquête pour poser les bases d'une œuvre. Ainsi Hugo Brégeau a noté le cours du CAC 40 durant des années, tracé graphes et courbes de ses variations pour en composer une partition musicale. Un piano joue cette mélodie, rendant sensibles ces repères économiques arrachés à leur abstraction.

Marta Caradec s'empare des griffonnages que l'on fait machinalement sur un coin de journal en parlant au téléphone et en fait un langage. En entourant d'un cercle rouge les 0 et o d'une page de journal, un nouvel alphabet apparaît, énigme encodée jusque-là invisible, proposant une nouvelle grille de lecture. En faisant de même avec des cartes géographiques, c'est une nouvelle topographie qui se dessine, une nouvelle vision du monde et de l'espace.

Léa Barbazanges travaille la fragilité. Des fleurs de pissenlits forment un mur. Si chaque fleur nous rappelle sa vulnérabilité face au moindre souffle, leur alignement strict et géométrique finit par produire l'effet inverse : la force d'un motif, la structure solide d'un nouveau matériau. Des ailes de mouches assemblées en une fine feuille forment un dessin délicat, et perdent leur caractère premier de matériau pour devenir graphisme, image immatérielle presque holographique. A côté, une feuille d'or de 3 microns d'épaisseur est suspendue à un fil d'araignée, elle semble flotter dans l'air tant le fil est invisible et semble également sans aucune substance physique par son extrême finesse. De la fragilité poussée aux limites du physique naît une œuvre immatérielle que la moindre tentative pour la toucher et lui donner une existence palpable, détruirait.

Beaucoup de diversité dans la manière d'appréhender notre monde, d'audace dans les questions qui nous sont posées et nous laissent repartir avec un regard neuf sur ce qui nous entoure. C'est bien là le signe d'une création bien vivante.

 

Sylvain Silleran

 


extrait du communiqué de presse :

 

 

Commissaire artistique : Stéphane Corréard
Invité d’honneur : Théo Mercier
Présidente du Jury : Bice Curiger
Scénographie : Matali Crasset


Pour sa 58e édition, le Salon de Montrouge continue de promouvoir la création émergente. Le commissaire artistique du Salon depuis 2009, Stéphane Corréard, présentera la sélection officielle des 73 artistes qui seront exposés du 15 mai au 12 juin au Beffroi parmi lesquels trois lauréats seront désignés par un jury de professionnels.
Cette sélection 2013 se place sous le signe de l’international, avec pour la première fois des artistes issus de 12 pays, et la présence de la très renommée commissaire d’exposition suisse Bice Curiger à la présidence du jury.

Les 3 lauréats de la 58ème édition du Salon de Montrouge sont :
Pluvinage Justine - Grand Prix du Salon 2013
NoneFutbolClub - Prix du Conseil général des Hauts de Seine 2013
Seinturier Pierre - Prix Spécial du Jury 2013

Les trois prix sont identiquement dotés et les lauréats remportent chacun :
- Une dotation numéraire de mille euros (1 000 €),
- Une exposition personnelle dans le cadre des modules du Palais de Tokyo, à l’automne 2013,
- Une participation à la Biennale JCE / Jeune Création Européenne.
Les trois lauréats du Salon 2013 désignés aujourd’hui, ainsi que les trois artistes lauréats 2012 (Maxime Chanson, Éponine Momenceau et Henrik Potter) composeront la sélection française pour la prochaine édition de la Biennale « JCE / Jeune Création Européenne », qui sera inaugurée le 16 octobre 2013. En offrant aux lauréats la chance de représenter la France lors de la Biennale JCE, la Ville de Montrouge dote le Salon d’une ouverture sur l’international. Cette manifestation biennale, initiée par la Ville de Montrouge en partenariat avec 8 villes européennes, renforce l’effort d’accompagnement et de promotion des jeunes artistes.

Le Jury du 58e Salon de Montrouge est composé de Pierre Cornette de Saint Cyr, Commissaire-priseur, Étude Cornette de Saint Cyr, Paris ; matali crasset, Designer ; Estelle Francès, co-fondatrice de la Fondation FRANCÈS ; Germaine de Liencourt, Présidente d’honneur, Le Plateau : FRAC Ile-de-France, Paris ; Jean de Loisy, Président du Palais de Tokyo ; Théo Mercier, artiste et Invité d’honneur ; Georges-Philippe Vallois, Président du Comité professionnel des galeries d’art.

 

 

Éditorial du commissaire artistique
Année après année, le Salon de Montrouge suscite des candidatures de plus en plus nombreuses. Cette prospection élargie ne garantit pas seulement une sélection de meilleur niveau, elle est surtout la condition incontournable d’un choix plus démocratique. En effet, les dossiers affluent désormais non seulement de jeunes artistes tout juste sortis des écoles, mais aussi d’amateurs, et de « repentis » qui, après une première carrière professionnelle, ne peuvent plus résister à l’appel de la création.
Ainsi, la sélection que j’ai opérée pour le 58e Salon de Montrouge, accompagné par les membres du Collège critique, est encore plus singulière, plus radicale que les années passées. J’ai vraiment cherché à mettre en avant des personnalités riches, originales, complexes, produisant des oeuvres étonnantes, engagées, inédites.
La scénographie, encore renouvelée, toujours signée par matali crasset, prend cette année les allures d’un jardin à la française : entre rigueur et fantaisie, un juste équilibre laisse s’exprimer les sensibilités les plus différentes. L’Invité d’honneur est cette année un ancien exposant du Salon : Théo Mercier, que j’avais eu le bonheur de découvrir puis de sélectionner à l’occasion de la 54e édition. Après un parcours très rapide, qui l’a mené récemment à Lille, Nantes, Séoul, Rome… Théo revient à Montrouge ; sa présence est aussi un témoignage très vivant de l’« émergence » d’une nouvelle génération. Au lieu d’inviter une fois encore une structure de formation, il nous a semblé plus urgent d’associer au Salon l’ANdEA, l’Association nationale des Écoles supérieures d’art, qui en regroupe une quarantaine. Alors que leur singularité menace d’être confondue dans un enseignement supérieur qui connaît mal les exigences de la création, la présence de l’ANdEA au Salon de Montrouge permet de rappeler que les écoles d’art font partie intégrante du « milieu » de l’art.
Grâce aux efforts constants de la Ville de Montrouge, mais aussi de partenaires chaque année plus nombreux, ce 58e Salon continue de progresser dans son implication aux côtés des artistes à découvrir. Cette année, chacun disposera ainsi d’un espace augmenté, et de nouvelles possibilités de production ont pu être engagées afin de proposer au public des installations in situ permises par le bel espace du Beffroi qui nous accueille depuis l’an dernier. Ces développements bénéficient à présent d’une meilleure desserte par les transports en commun, grâce à l’arrivée du métro à Montrouge. Ainsi, cette 58e édition devrait être, pour un plus large public encore, l’occasion de découvrir l’art le plus actuel, dans toute sa diversité.
Stéphane Corréard, Commissaire artistique du Salon de Montrouge depuis 2009.