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“Salon de Montrouge” 58ème édition
© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 14 mai 2013. |
Légendes de gauche à droite :
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texte de Sylvain Silleran, rédacteur pour FranceFineArt
Le Salon de Montrouge présente un aperçu de la création artistique émergente à travers les oeuvres des 73 artistes sélectionnés cette année. Dans une scénographie signée Matali Crasset, tous les domaines d'expression contemporains s'offrent au visiteur : dessin, photographie, installations, vidéo et sculpture. Béatrice Dumiot joue avec la répétition d'un unique motif, alignant des centaines de petites têtes au lavis d'encre diluée. Les traits des visages se noient dans la forme humide, taches floues formées par les mouvements des encres qui se rencontrent. Mille expressions, toutes issues du même geste et pourtant toutes différentes, nous rappellent une humanité liée par sa chair et son sang mais atomisée en égos uniques. Les textures issues du médium liquide sont organiques, viscérales, parlent de naissance, de vie et de mort, tandis que de la multitude émergent rythmes et courbes, beauté et harmonie. Les artistes exposés s'inscrivent dans une démarche de questionnement, effectuant parfois un long travail d'enquête pour poser les bases d'une œuvre. Ainsi Hugo Brégeau a noté le cours du CAC 40 durant des années, tracé graphes et courbes de ses variations pour en composer une partition musicale. Un piano joue cette mélodie, rendant sensibles ces repères économiques arrachés à leur abstraction. Marta Caradec s'empare des griffonnages que l'on fait machinalement sur un coin de journal en parlant au téléphone et en fait un langage. En entourant d'un cercle rouge les 0 et o d'une page de journal, un nouvel alphabet apparaît, énigme encodée jusque-là invisible, proposant une nouvelle grille de lecture. En faisant de même avec des cartes géographiques, c'est une nouvelle topographie qui se dessine, une nouvelle vision du monde et de l'espace. Léa Barbazanges travaille la fragilité. Des fleurs de pissenlits forment un mur. Si chaque fleur nous rappelle sa vulnérabilité face au moindre souffle, leur alignement strict et géométrique finit par produire l'effet inverse : la force d'un motif, la structure solide d'un nouveau matériau. Des ailes de mouches assemblées en une fine feuille forment un dessin délicat, et perdent leur caractère premier de matériau pour devenir graphisme, image immatérielle presque holographique. A côté, une feuille d'or de 3 microns d'épaisseur est suspendue à un fil d'araignée, elle semble flotter dans l'air tant le fil est invisible et semble également sans aucune substance physique par son extrême finesse. De la fragilité poussée aux limites du physique naît une œuvre immatérielle que la moindre tentative pour la toucher et lui donner une existence palpable, détruirait. Beaucoup de diversité dans la manière d'appréhender notre monde, d'audace dans les questions qui nous sont posées et nous laissent repartir avec un regard neuf sur ce qui nous entoure. C'est bien là le signe d'une création bien vivante.
Sylvain Silleran
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extrait du communiqué de presse :
Commissaire artistique : Stéphane Corréard Pour sa 58e édition, le Salon de Montrouge continue de promouvoir la création émergente. Le commissaire artistique du Salon depuis 2009, Stéphane Corréard, présentera la sélection officielle des 73 artistes qui seront exposés du 15 mai au 12 juin au Beffroi parmi lesquels trois lauréats seront désignés par un jury de professionnels. Les 3 lauréats de la 58ème édition du Salon de Montrouge sont : Les trois prix sont identiquement dotés et les lauréats remportent chacun : Le Jury du 58e Salon de Montrouge est composé de Pierre Cornette de Saint Cyr, Commissaire-priseur, Étude Cornette de Saint Cyr, Paris ; matali crasset, Designer ; Estelle Francès, co-fondatrice de la Fondation FRANCÈS ; Germaine de Liencourt, Présidente d’honneur, Le Plateau : FRAC Ile-de-France, Paris ; Jean de Loisy, Président du Palais de Tokyo ; Théo Mercier, artiste et Invité d’honneur ; Georges-Philippe Vallois, Président du Comité professionnel des galeries d’art.
Éditorial du commissaire artistique |