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“Audrey Perzo” finaliste du concours La Convocation

Dans le cadre de notre partenariat média avec le concours La Convocation, dédié aux élèves inscrits en écoles d’art, les 10 finalistes se prêtent à l’exercice de l’interview, aujourd’hui, nous découvrons le travail de Audrey Perzo.



www.audreyperzo.com

www.laconvocation.fr

026_Artistes_Audrey-Perzo026_Artistes_Audrey-Perzo026_Artistes_Audrey-PerzoLégendes de gauche à droite :
1/  Portrait de Audrey Perzo.
2/  Audrey Perzo, BK15, 2016, structures métalliques :180x95cm, 140x110cm, médium : 260x70x20cm, toiles cousues coton : 300x100cm, 120 x 100 cm, pressions en plastique, roulettes, peinture acrylique.
3/  Audrey Perzo, Maman, 2016, 240 x 160 cm, Toiles cousues coton, oeillets.

 


Quel est votre parcours avant d’entrer en école d’art ?
J’ai tout d’abord suivi un enseignement général, après avoir échoué une première fois mon Bac Scientifique, j’ai décidé de partir en Angleterre pour améliorer mon anglais. Je vivais dans le Yorkshire, je me suis inscrite aux cours du soir de peinture, sculpture, photographie à Leeds city college of Art. Après 6 mois en Angleterre je suis revenue en France pour passer le BAC S en candidat libre, afin d’avoir la possibilité d’intégrer les Beaux-Arts.

Quelle est votre école ? Comment l’avez-vous choisi ? Avez-vous préparé plusieurs concours en école d’art ? Votre école actuelle était-elle votre premier choix ?
J’étais à L’école Supérieure d’Art et Design de Saint-Etienne, les ateliers bois, métal étaient vraiment impressionnants. J’ai préparé 2 concours, mais je souhaitais réellement intégrer l’école de Saint-Etienne. L’ambiance générale était très agréable.

Aujourd’hui en février 2017, à quelle étape de votre “scolarité” êtes-vous arrivé(e) ?
J’ai obtenu mon DNSEP en juin 2016, aujourd’hui en février 2017 je ne suis plus étudiante, je continue à faire de la sculpture et je finis en parallèle un long métrage dont je suis la réalisatrice.

Quelle est votre pratique plastique ? Comment votre pratique s’est elle imposée à vous ? Pouvez-vous nous raconter sa naissance, son histoire ?
J’avais envie de faire de la sculpture, le problème de la sculpture, c’est imposant, il faut un grand atelier, alors j’ai décidé de faire des sculptures qui se plient et se déplient. Pour se ranger plus facilement dans mon appartement et avoir la possibilité de déplacer des sculptures de 5 mètres de long dans ma valise.

Comment définissez-vous votre pratique plastique ?
Je crée des sculptures en fonction d’un lieu, des personnes, un contexte, ces sculptures interrogent généralement cet espace qui les accueillent, quelques fois ces sculptures, sont des socles pour une autre sculpture, comme Pater, une sculpture que j’avais créé en fonction de la pièce A chair de Quentin Lefranc. Maintenant quand je présente Pater, elle est seule sans la pièce de Quentin, mais il y a cette idée, de la mémoire de cette sculpture, d’autres pièces comme “Jean-Louis” est la mémoire d’un lieu ou d’une personne.

Si vous deviez résumer votre pratique plastique en 5 mots, quels seraient-ils et pourquoi ?
Je suis incapable de résumer ma pratique en 5 mots.

Comment se nourrit votre pratique plastique ? Quelles sont vos influences, vos références ? L’histoire ou votre histoire personnelle fait-elle partie des sources d’inspiration de votre pratique ?
Oui, peut-être que l’histoire de ma famille, a influencé mon travail, car ma famille a une blanchisserie, de voir ces gestes se répéter à plier ces tissus m’ont influencés. Sinon mes références sont Franz Erhard Walther (Bien sûr !), Imi Knoebel, Blinky Palermo, Carl Andre, Lawrence Weiner, Guy de Cointet, Bernd Lohaus, Henri Matisse, Koenraad Dedobbeleer, William Anastasi, Katinka Bock, Georges Perec, A une passante de Beaudelaire, Étienne Klein, Jean Eustache, la série Twin Peaks de David Lynch, Weissenhof-Museum im Haus Le Corbusier à Stuttgart, et la magnifique exposition When Attitudes Become Form dont le curateur est Harald Szeemann, mais encore le Xerox book organisé et publié par Seth Siegelaub.

Si vous avez eu une autre formation, une autre vie, avant d’entrer en école d’art, est ce que celle-ci a une influence sur votre pratique ?
Chaque été je travaille en tant que vendeuse dans une grande poissonnerie en Bretagne, exactement à Saint-Cast-le-Guildo, en Côte-d'Armor. L'étalage est tout en longueur, il fait à peu près neuf mètres de long sur quatre-vingt dix centimètres de large, chaque poisson est toujours positionné au même endroit sur l'étalage, pour faciliter la mémorisation et nos déplacements derrière le comptoir. De gauche à droite nous avons, les moules, les huîtres, les bulots, les bigorneaux, les crevettes roses et grises, les langoustines, entre les crustacés et les poissons nous avons une première balance, après celle-ci il y a les maquereaux, les roussettes, les rougets barbets, les dorades, les sardines, les raies, les soles, les barbues, les turbots puis les poissons que nous coupons en tranches comme le saumon, le thon, le cabillaud et le merlu. Chaque poisson est rangé différemment, par rapport à sa forme et sa grandeur. Par exemple, les sardines sont mises en vrac dans une caisse, les maquereaux sont à la vertical par rapport aux autres, c’est-à-dire la tête dans la glace et la queue vers le plafond, (car quand ils sont bien frais, ils sont très dures et très raides). La roussette ou le merlu est un poisson très long et fin, donc il est mis en arc de cercle, il se mord la queue. Les poissons plats, par exemple les soles sont en éventails. Tous les matins, le placement des poissons sur la glace est comme le travail d'un sculpteur. Nous devons occuper cet espace avec l'arrivage du jour, qu'il soit important ou non, parfois la pêche est mauvaise à cause du temps, et nous n'avons pas beaucoup de poissons, il faut donc essayer de rendre les vides harmonieux, que le client ait toujours autant plaisir à regarder. Il faut donner du volume, de la couleur, du mouvement.

Pouvez-vous nous d’écrire l’œuvre qui vous semble pour l’instant la plus aboutie et qui définit aux mieux votre pratique ?
Je ne pense pas avoir une pièce plus aboutie que l’autre, chacune m’a permis de faire la suivante, lorsque je fais une nouvelle sculpture, je pense forcément aux anciennes, comment je les ai créés, quelles ont été les différentes techniques. C’est un travail en évolution, quelques fois, je reprends des éléments d’une ancienne sculpture pour les intégrer dans la nouvelle. Et puis mes sculptures peuvent être présenté sous différentes formes, quelques fois, elles sont pliées et ne sont jamais montrer dépliées.

Comment pensez-vous et envisagez-vous l’évolution de votre pratique plastique ?
Ma pratique plastique évoluera en fonction des personnes que je rencontre, des lieux... 
Donc je ne sais pas, si demain je rencontre une danseuse/danseur, peut être que je ferai des pièces en fonction de leurs mouvements. Les contraintes m’aident à avancer dans ma pratique artistique. C’est pour cela que j’aime travailler en fonction d’un nouvel espace, lorsque je fais une pièce pour un lieu, je fais un relevé de tous les paramètres du lieu, et ces derniers me permettent de créer une pièce.

En tant qu’étudiant(e) en école d’art, vous sentez-vous déjà artiste ? Pour vous qu’est ce qu’un artiste ? Que signifie pour vous ”être un artiste”, devenir un artiste ?
Je ne peux pas répondre à cette question.

Une fois votre diplôme obtenu, votre pratique validée par un jury de professionnels, comment imaginez-vous votre avenir ?
Trouver : Des résidences, un atelier, des expositions, un travail alimentaire.

Comment votre école s’implique t-elle dans l’avenir de ses élèves ? A-t-elle des cours, des ateliers qui vous prépare au côté administratif de la vie d’un artiste, à la diffusion de votre travail ?
Non pas vraiment.

Comment pensez-vous que le concours La Convocation peut vous aider à “professionnaliser” votre pratique artistique ?
La Convocation a permis de montrer mon travail aux professionnels du monde de l’art contemporain et à un plus large public que mon entourage. Grâce à la convocation, j’ai rencontré Emmanuel Simon un artiste qui est actuellement à la résidence d’Astéride à Marseille, nous allons travailler ensemble avec d’autres artistes pour faire une expo/oeuvre. Mais aussi deux galeries de Paris m’ont contacté pour participer à leurs expositions collectives. J’ai également rencontré une charmante jeune femme Claudia Buizza, membre de l’intéressant collectif Curate It Yourself. La Convocation m’a permis de rencontrer des personnes du milieu de l’art contemporain vivant sur Paris.

En tant qu’étudiant(e) en école d’art, quel est votre regard sur la scène artistique, le marché de l’art ?
Il y a plusieurs familles, il faut trouver à laquelle appartenir.

Pensez-vous que votre pratique, votre démarche peut avoir sa place dans la scène artistique et le marché de l’art ? Avez-vous déjà pensé à une stratégie à adopter pour être visible ?
Oui.
Une stratégie pour être visible... Travailler, rencontrer des artistes, créer ensemble des expositions collectives, et que chacun de nous partage son réseau.

Si les lecteurs de FranceFineArt étaient de futurs collectionneurs, institutions, musées, centres d’art, galeries, curateurs, résidences d’artistes, fondations d’entreprises, bourses de création, ect… que souhaitez-vous leurs dire pour titiller leurs esprits et leurs donner envie de découvrir votre travail ?
Venez aux prochaines expositions de La Convocation !




Pour tout savoir sur le concours, retrouvez l’interview de Thomas Lapointe, co-fondateur de La Convocation : www.francefineart.com/index.php/chroniques/14-agenda/agenda-news/2160-101-chronique-anne-frederique-fer


 

Les prochains rendez-vous :

- du 25 au 29 avril 2017 avec une exposition collective sous la forme d'un parcours artistique à travers 5 lieux : galerie Laure Roynette, galerie Escougnou-Cetraro, galerie Pascaline Mulliez, Maëlle Galerie, Cité internationale des Arts.

- du 4 au 20 mai 2017 avec une exposition collective réunissant les 10 finalistes dans un même lieu, à Ourcq Blanc.