TOUS CES PASSANTS TOUS CES VOYAGEURS
Ils sont partis sur une ile dans un océan non encore découvert…
Ils sont partis, leurs engagements étaient honnis de tous les nouveaux habitants. Et remuèrent en leurs âmes mortes les bruits de bottes et les tirs contre les leurs adossés à des murs.
L’ile est si proche et si lointaine avec un piton pierreux très-haut, des massifs fleuris, des eaux demi-dormantes, des ponts très-gracieux, des arbres centenaires. Et quelques anciens clochers qui n’ont plus de cloches. Mais cette ile se cache, proche, lointaine, dévoilée seulement par le pouvoir d’un chef dont le courage ne se peut contester.
Bien sûr ils ont tenu leur assemblée habituelle, sauf que ce soir-là étaient ligotées dans une armure d’ires dépassées les colères de quelques spécimens antéhistoriques qui… enfin qui se saisirent d’un sujet, l’engluèrent de mots hurlés et fort inutiles…
Ceux qui se muchent courageusement dans un coin, et ceux qui ne protestent guère : les uns avaient des idées sur tout, les autres avaient des certitudes ancrées dans un féroce désir de pouvoir.
Comment dans ce cas-là aborder l’ile ?
Ils en firent le tour des centaines de fois, sans apercevoir le moindre aber où ils se pussent réfugier. L’ile n’avait que faire de ces bataillards qui voulaient l’asservir. Ils oublièrent même jusqu’à leur désir de vivre autre chose, vivre autrement, chercher dans leurs veines une trace du passé qu’ils pensaient meilleur que leur présent.
Cela dura tant que les larmes finirent par glisser sur les visages et que les questions s’ouvrirent comme des fleurs :
« Mais où sont passées nos libertés si chèrement payées par nos aïeux ? » « Qu’en ont-ils fait ces rondes de menteurs, nourris de notre sang, de nos espérances, de nos dures souffrances ? » « Terre de mon Pays adoré, terre vendue, terre assiégée, que tes malheurs retombent sur ces pantins et leurs descendants jusqu’à la septième génération. ». Des mots, des mots… et cela ne pavent pas les chemins ! Et cela ne fait pas rouler le tram !!!
Oui mais moi aussi je ne sais pas qui je suis, ah si je suis Marie.
Marie ? Qui ? Belnaute ? Bruyières Birgoht
Sous quel nom allez-vous me réduire en cendres ? Je suis Marie, mère et rien d’autre, souvenez-vous-en.
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