“Quand fond la neige, où va le blanc ?” Aurore Bagarry, Isabelle Giovacchini, Catherine Noury à la galerie Sit Down, Paris du 5 au 26 septembre 2015
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© Anne-Frédérique Fer, vernissage, le 5 septembre 2014.
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Légendes de gauche à droite : 1/ Isabelle Giovacchini, Quand fond la neige 1 (Etudes), 2014. © Isabelle Giovacchini, courtesy galerie Sit Down. 2/ Aurore Bagarry, La Jonction, glaciers des Bossons et de Taconnaz. © Aurore Bagarry, courtesy galerie Sit Down. 3/ Catherine Noury, Déplacement de paysage (Détails). © Catherine Noury, courtesy galerie Sit Down.
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extrait du communiqué de presse :
Par des sentes distinctes, tant conceptuelles, méthodologiques que formelles, à l’intérieur même du médium photographique, trois artistes, Aurore Bagarry, Isabelle Giovacchini et Catherine Noury, s’emparent de paysages. Plus précisément, chacune à sa manière nous parle de leur impertinence.
En tant que points de vue sur un espace projectif, sujets de représentation traversant l’histoire de l’art, mais aussi authentiques enjeux écologiques, les paysages ici réunis ont ceci de singulier qu’ils se manifestent dans un mouvement de retrait, d’engloutissement et d’effacement.
Une question faisant dialoguer les oeuvres de Quand fond la neige, où va le blanc ? pourrait être : quelles réponses formelles à la mise en mouvement de la mécanique du temps dans la représentation de topoi, dont la disparition, faut-il le préciser, n’est pas l’inquiétant terme annoncé mais bien l’assomption première, qui les met en récit ?
Car ces paysages labiles – glaciaire, insulaire et lacustre – sont aussi des narrations. Des histoires de traces, d’absences et de béances, placées sous le signe du blanc qui oeuvre ici comme force de révélation et de surgissement. Aurore Bagarry présente ainsi des montagnes alpines mises à nu, venant magnifier la pâleur de glaciers épuisés, lichens géants accrochés aux flancs rocheux de leur mère. Avec Catherine Noury, un bloc de glace en fonte, gorgé d’encre de Chine, ceint progressivement une céramique et révèle sa blancheur dans une nappe étale et liquide, telle une île engluée dans une marée noire. Les lacs fantômes d’Isabelle Giovacchini, littéralement effacés, nous fixent quant à eux comme les yeux vides de paysages minéraux, et viennent trahir le blanc du papier photographique.
Maxime Guitton, Critique d’art
Archives FranceFineArt.com : Écoutez l’interview de Aurore Bagarry réalisée lors de l’exposition “Glaciers” à la galerie Sit Down, Paris.
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