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“L’Amoureuse” Photographies de Anne De Gelas
collection.cailloubleu.com/
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légendes de gauche à droite
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Interview de Anne De Gelas, par Anne-Frédérique Fer, dans un café, place de Clichy, à Paris, le 27 octobre 2013, durée 10'05". © FranceFineArt.
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texte de Anne-Frédérique Fer Le journal d’une rencontre Je n’avais pas prévu d’écrire un article, juste de réaliser une interview sonore avec Anne De Gelas sur son livre L’Amoureuse. La rencontre fut comme électrique - dans le sens magique - un de ces moments qu’on ne peut oublier. C’est peut-être par sa douceur, sur les points communs de nos histoires, sur sa façon de parler de son livre, de sa vie. Je ne sais pas, mais à travers ses mots, dans un café parisien, pendant deux heures, nous avons parlé et je me suis reconnue. L’Amoureuse est comme un journal intime qui retrace un moment douloureux de la vie de Anne De Gelas, la perte brutale de son compagnon, le père de son fils. Ce n’est pas un livre noir qui ressasse “Pourquoi es-tu parti si vite ? Pourquoi nous as-tu abandonnés ?” mais un hymne à la vie, une furieuse envie de vivre, de continuer de vivre et d’aimer. La mort est universelle, chaque mort est unique et chacun vit différemment la perte de l’être aimé. Anne De Gelas nous dévoile dans L’Amoureuse ses émotions, ses mots, ses moments de vie les plus secrets. Elle se photographie, photographie son fils - leur fils - les acteurs de l’événement, son quotidien en y mélangeant ses textes et ses dessins. Elle réécrit son histoire pour elle, pour lui, pour nous la transmettre. À travers les pages, on sent la vie qui se bat entre nos doigts, c’est un moment intime, empli d’émotions. La rencontre avec Anne De Gelas fut comme son livre, un moment échappé de son journal.
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T, mon amoureux, le père de mon fils est décédé le 5 avril 2010 d'un accident vasculaire cérébral. Il est tombé à coté de nous sur une plage de la mer du nord. La violence de sa mort m'a placé devant un grand vide... un silence qui résonnait dans ma tête auquel faisait écho un ciel bleu intense de l'absence d'avion du aux cendres d'un volcan en colère, ma colère. Face à cette perte, je me suis enfoncée dans mon travail quotidien de journal intime que je poursuis depuis plus de 10 ans, en y inscrivant ma souffrance mais aussi ce trop plein de vie qui bouillait en moi. Cette expérience aussi intime soit-elle je la reconnaissais dans les mots des autres qui très vite m'ont approché pour parler de leur expérience de la mort et du deuil. Ces blessures difficiles à dire trouvent rarement un interlocuteur, cet échange si nécessaire pourtant car un défunt reprend un peu vie au travers des paroles partagées. Anne De Gelas |