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Livres

“Highway Motor Hotel” Photographies de Michel Beine
Arp2 Editions

www.arpeditions.org
www.galerienathalielocatelli.com/galerie127/Michel_Beine_oeuvres_etats-unis.html

légendes de gauche à droite
1/ Couverture du livre Highway Motor Hotel, photographies de Michel Beine, Arp2 Editions.
2/ Portrait de Michel Beine. Photographie Julie-Marie Duro.
3/ Michel Beine, Highway Motor Hotel. Chambre 627 Hotel Howard Johnson, Los Angeles, Californie,mars 2006.
4/ Michel Beine, Highway Motor Hotel. Miami, Floride, août 2009.
5/ Michel Beine, Highway Motor Hotel. The United States, Philadelphia, Pennsylvanie, février 2007.

texte de Julie-Marie Duro, rédactrice pour FranceFineArt.

D’Isla, rien ne demeure. Ou presque. Persiste dans le paysage esseulé d’Highway Motor Hotel une empreinte fossile d’un Ailleurs que le temps égratigne peu à peu. Faisant de l’errance son thème récurrent, les travaux de Michel Beine se succèdent d’une chambre à l’autre, de l’enseigne America de La Havane au Vagabond américain transitant par l’Hôtel Continental de Tanger. Ses photographies sont un voyage, une balade dans le temps suspendu, la réminiscence de l'époque révolue de son enfance, des espérances ou encore d’une promesse impossible. Le rêve américain était à portée de main. Aujourd’hui, il prend le large alors que le paquebot United States est ancré à jamais dans le port de Philadelphie. L’auteur nous prévient : « ce livre, c’est un pur mensonge ». Rien n’existe que « la trace de quelque chose qui est là devant soi et qui est sensé disparaître. »

Flâner dans Highway Motor Hotel, c’est être transporté par le mythe d’une Amérique légendaire désenchantée. C’est comme attendre un avion qui a déserté depuis bien longtemps l’aéroport de Quartzsite en l’Arizona. Ou encore contempler de loin, une Marylin Monroe dont la robe dansera toujours trop peu. On avance d’espoir en désespoirs. On se console. On repart. Car, si « la sensation du voyage ne peut être aussi forte qu’aux Etats-Unis. », l’inertie qui se dégage des clichés de Michel Beine n’en est que plus pesante, l’absence plus vide.

Ses « images sont silencieuses », comme il aime à le dire. Elles ne sont pour autant en rien muettes. Elles livrent un hommage, un clin d’œil à l’histoire de la photographie et du cinéma, le témoignage d’un homme qui parcourt le monde à la recherche de son propre univers et dont l’errance est désormais nôtre.

Julie-Marie Duro

América, highway and motor hotel par Michel Beine

Travail entamé, il y a maintenant quatre ans. Un premier voyage aux Etats-Unis sur la côte ouest, un deuxième sur la côte est, un troisième du côté du Golf du Mexique, un quatrième en Géorgie-Floride-Alabama, un cinquième dans la région de Chicago. Un sixième. Un septième. Et peut-être bientôt un huitième! A chaque fois, louer une voiture, rouler sans but précis et loger n’importe où. Pas d’itinéraire, pas de réservation de motel, car là-bas tout est fait pour le voyage désorganisé. Les images prises viennent lentement le long de la route. Motels, enseignes, cinémas, pompes à essence, voitures, mobilhomes, objets insolites à l’abandon. Des séries s’organisent, un univers se construit. Mon Amérique à moi, intemporelle et décalée. Il y a un côté à la fois cinématographique et aussi littéraire : “Stranger than paradise”, “Paris, Texas”, “Sur la route”, “Les rêves de Bunker Hill”. Voyages impulsifs et instinctifs.

Michel Beine

Né à Bruxelles et vit à Liège - Belgique. Diplômé en pédagogie à l’institut Saint-Laurent à Liège, en photographie en cours du soir à l'Institut Saint-Luc à Liège, en marketing à l’ESEJ à Liège. Enseigne l'histoire de la photographie, la photographie contemporaine et le droit à l'image en cours du soir à Saint-Luc Liège depuis 2004. Ses principaux travaux sont Isla 2001, Ailleurs 2005/2013, Highway Motor Hotel 2013.