Le 60e Prix Nadar Gens d’images a été attribué à l’ouvrage Algérie, clos comme on ferme un livre ? publié par Le Bec en l’air, photographies de Bruno Boudjelal, textes de François Cheval.
Avec le titre de ce livre, emprunté aux paroles de l’hymne national algérien, le photographe Bruno Boudjelal éclaire une histoire qui est autant la sienne que celle de l’Algérie contemporaine. Sans doute faut-il aussi entendre à travers ce « clos comme on ferme un livre » un lent processus de questionnement intime pour l’artiste qui achève ici la réappropriation de ses origines pour se confronter au présent d’un pays complexe.
Il est désormais possible de voyager en Algérie et Bruno Boudjelal saisit cette liberté nouvelle pour explorer le pays d’est en ouest, dans un road movie saisissant qui croise tout aussi bien le fantôme de Frantz Fanon que des jeunes immigrés clandestins en route pour l’Europe dans des embarcations de fortune.
Avec ce titre, emprunté aux paroles de l’hymne national algérien, Bruno Boudjelal éclaire une histoire qui est autant la sienne que celle de l’Algérie contemporaine. Sans doute faut-il aussi entendre à travers ce « clos comme on ferme un livre » un lent processus de questionnement intime pour l’artiste qui achève ici la réappropriation de son histoire personnelle pour se confronter au présent d’un pays complexe.
Il est désormais possible de voyager en Algérie et Bruno Boudjelal saisit cette liberté nouvelle pour explorer le pays de ses origines d’est en ouest, dans un road movie saisissant qui croise tout aussi bien le fantôme de Frantz Fanon que des jeunes immigrés clandestins en route pour l’Europe.
Un récit photographique dont la chromie singulière renvoie aux incertitudes d’un peuple.
« On ne sait par quel subtil décalage mais le voyage de France vers l’Algérie est un voyage impossible. La perspective est faussée. Le regard sera toujours opaque. Il faut changer radicalement d’échelle, ne plus poser de questions à la photographie, mais simplement scruter ce qui surgit au gré du rythme des transports. Au lieu d’une clameur méditerranéenne, on ne peut trouver que le silence et la lumière. Dans la capture de ce mutisme se révèle une analyse des plus perspicaces du Maghreb contemporain. Tous les protagonistes du drame sont affectés du même virus : l’ennui. À chaque étape de ce voyage, les mêmes événements se reproduisent n’en faisant plus qu’un. Le présent s’impose dans son immobilité avec un caractère inéluctable que rien ne disloque. Il se déroule de lui-même par nécessité interne. C’est le cours naturel des choses qui l’emporte sur l’envie de changement. Un monde s’achève mais ne se clôt pas. » Extrait du texte de François Cheval
Bruno Boudjelal, Français d’origine algérienne né en 1961 à Montreuil, pratique la photographie comme un mode de vie qui interroge sans cesse sa propre identité. Depuis plus de dix années, il se livre notamment à une exploration très personnelle de l’Algérie, entre carnet de voyage et témoignage, qui vont l’amener à passer du noir et blanc à la couleur, à assumer la subjectivité de son point de vue marqué à la fois par son parcours et par la volonté de mettre en perspective le quotidien et l’histoire d’un pays tourmenté. Son travail est publié dans la presse, fait l’objet de nombreuses expositions et fait partie des collections publiques. Bruno Boudjelal est représenté par l’agence VU’.
Créée en 2001, Le Bec en l’air est une maison d’édition indépendante basée à Marseille dont le catalogue s’articule autour de plusieurs thèmes : photographie, art, littérature, patrimoine. Un point commun réunit pourtant la plupart du temps ses publications : le dialogue entre l’image et le texte, entre photographie et récit, à travers une mise en page étudiée et des photographies d’auteur. Au fil des ans, le catalogue (qui compte plus de 140 titres) s’enrichit d’écritures photographiques variées qui trouvent néanmoins une cohérence éditoriale : la photographie comme outil de questionnement du monde contemporain, qu’il s’agisse de préoccupations documentaires, esthétiques ou intimistes. Photographes reconnus ou émergents s’y croisent, sans exclusion de style ou de sensibilité artistique. Quant aux auteurs des textes – écrivains, essayistes, critiques d’art – ils découvrent dans le croisement avec l’image un mode d’expression stimulant, qui donne souvent lieu à des formes inédites.
Le Prix Nadar Gens d’images a 60 ans. Il récompense depuis 1955 un livre consacré à la photographie ancienne ou contemporaine édité en France au cours de l’année. Il est attribué en partenariat avec la Bibliothèque nationale de France, le musée Nicéphore Niépce et la Fnac, sous le patronage de Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication. Avec le Prix Nadar, l’association Gens d’images veut signaler les plus belles réussites éditoriales.
Le lauréat bénéficiera d’une campagne de presse menée par Gens d’images et la BnF, d’une rencontre publique à l’auditorium de la MEP le 19 novembre, d’une mise en place dédiée à la Fnac ainsi que d’une valorisation et d’une rencontre au Musée Nicéphore Niépce à Chalon-sur-Saône. Un sticker spécial « Prix Nadar Gens d’images 2015 » favorisera la mise en place de l’ouvrage primé.
Les dix livres remarqués par le jury seront présentés au Musée Nicéphore Niépce et valorisés par l’association Gens d’images et signalés par un sticker. gensdimages.com/category/prix-nadar/
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