“Nobody believes that I’m alive” / "Personne ne croit que je suis vivant"
Dans ce travail, Alexandra Catiere se confronte à l’absence, à une présence qui ne peut plus être, dans un état d'instabilité où les temps se superposent, se confondent, s’entremêlent. Ses photographies n’ont pas de présent, elles nous invitent à mettre à distance notre quotidien, qui devient soudain trivial et trop convenu. Et ce qui est au-delà de nos certitudes, réaffirmées jour après jour dans nos univers si bien agencés, prend soudain le visage d'une humanité dérangeante parce que refoulée. Jour après jour, « nous passons notre chemin », pour ne pas nous laisser corrompre par ce qui n’est pas de notre entendement. Jusqu’à ce que le hasard, le destin, l’impromptu viennent mettre à bas notre bel échafaudage. Alors nos yeux peuvent de nouveau percevoir la complexité, la précarité, la fragilité de ce par quoi nous existons. La force du travail d’Alexandra Catiere est de nous mettre face à nous-mêmes, à l'autre, dans une altérité qui ne se veut ni obligeante, ni péremptoire. Elle nous confie son regard, comme une invitation à ne plus détourner les yeux.
« Alexandra Catiere a une approche particulière de la photographie. Si elle ne privilégie aucun appareil, elle trouve juste le noir et blanc, plus dense et mettant en valeur sa propre transcription du réel. Elle fait elle même ses tirages dont elle aime jouer avec la matière. C’est l’un des principaux moyens de donner un écho à l’image selon qu’elle la rend plus claire ou plus sombre, plus chaleureuse ou plus froide. Enfin, elle réfléchit pour chaque cliché à une taille particulière, cadrée ou non, le plus souvent de petit ou moyen format.» Françoise Docquiert, critique d’art - Université Paris I – Panthéon Sorbonne
Alexandra Catiere est née à Minsk, actuelle Biélorussie.
En 2000, elle s’installe à Moscou et commence à s’intéresser à la photographie. Elle part à New York en 2003 pour étudier à l’International Center of Photography (ICP). En 2005, elle rejoint le studio d’Irving Penn. Elle s’installe à Paris en 2008. En 2011, après une résidence au Centre d’art de GwinZegal à Guingamp, elle est lauréate de la première édition de la Résidence BMW au musée Nicéphore Niepce de Chalon sur Saône et expose aux Rencontres d’Arles puis à Paris Photo.
Depuis, ses photographies ont été exposées au Musée d’Art Moderne de Moscou, au Musée d’Art Contemporain de Rome, au Centre National de l’Audiovisuel du Luxembourg et au Photoforum PasquArt de Bienne en Suisse. Elle vit et travaille à Paris.
Ses photographies font partie de plusieurs collections publiques et privées. Alexandra Catiere est représentée par la galerie IN CAMERA à Paris.
Le livre Nobody believes that I’m alive paru aux Editions GwinZegal en 2015, a été édité avec le soutien de BMW Art & Culture.
Actualité : exposition "Nobody believes that I`m alive" In Camera Gallerie, Paris jusqu'au 13 février 2016 : www.incamera.fr
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