extrait du communiqué de presse :
« ... Fugit tempus retenu comme quelques grains entre ses doigts. Ces photographies comme des lettres à la poste restante attendent les destinataires qui leur donneront sens. » Roland Chalrémat
Portraits, paysages ou fragments de situations, les photographies de Tami Notsani oscillent entre quotidien prosaïque et étrangeté familière. C’est l’histoire d’un regard porté frontalement sur le monde, avec acuité, affection et inquiétude. Qu’elles aient été prises en Albanie, en France, en Israël, au Kosovo ou en Palestine, ses photographies sont comme des lettres destinées au spectateur, à lui de les sortir de la poste restante et de leur donner sens. Le livre propose diverses lectures grâce à de nombreux contributeurs (écrivains, psychanalystes, critiques d'art, commissaires d'exposition…) qui ont écrit des textes courts, chacun dédié à une seule image.
En librairie depuis le 25 mai 2019.
Extrait du texte de Tami Notsani
“Petite, je voulais être écrivaine. J’étais une lectrice boulimique. À l’âge de neuf ans, je dévorais trois livres par jour. Mais une question me taraudait : comment pouvais-je écrire si je n’avais pas vécu d’événements marquants comme la Shoah ou une maladie grave – mes sujets préférés de lecture.
Le temps a passé, j’ai suivi des études d’ingénieur chimiste après deux ans comme mécanicienne dans la marine israélienne pour devenir enfin photographe plasticienne.
Ce projet est né dans ces rêves d’enfant. Cette fois, j’écrirai des images, je révélerai une réalité et laisserai à d’autres le soin de me raconter l’histoire qu’ils en ont tirée. Un instant suffit à capter une image, mais la comprendre prends du temps. C’est valable pour l’écriture aussi.
[…]
Dans un monde inondé d’images, le temps précieux du regard est à apprivoiser. La pollution visuelle ne laisse jamais notre cerveau en paix. Quand avez-vous reçu une lettre pour la dernière fois ? Une carte postale ? Le jour où je recevais une enveloppe avec mon nom écrit à la main c’était jour de fête. À présent, je ne reçois plus que des publicités et des factures. À l’ère où nous n’avons jamais autant écrit et lu, l’écriture est souvent réduite à 140 caractères.
Dans mon travail, j’ai besoin de plus de signes et de prendre le temps de comprendre ce que je photographie. Parfois d’ailleurs, je le comprends des années plus tard. Je ne me demande plus comment m’exprimer sans avoir vécu des tragédies, la vie nous fournit suffisamment de petites et de grandes tragédies, mais aussi de bonheur intense pour nourrir mon travail de photographe. Je m’attarde sur des détails qui semblent insignifiants à beaucoup, des paysages et des objets abandonnés, en mutation forcée, des personnes qui montrent leurs cicatrices sans le vouloir… Photographier est un prétexte au dialogue, j’offre mon regard à des étrangers qui re-découvrent leur image à travers mon regard. […]”
Les contributeurs de A à Z :
Kenza Amrouk (éditrice, curatrice, conseillère en ingénierie culturelle), Michèle Atchadé (artiste plasticienne et réalisatrice), Ami Barak (curateur indépendant et critique d’art), Juliette Barges (photopoète mais pas que... site Des Nouvelles des Vivants), Simone Bitton (cinéaste), Yaël Bitton (monteuse, réalisatrice), Jean-Pierre Brouillaud (écrivain voyageur), Roland Chalrémat (correspondant à la Nouvelle Revue des Arts Contemporains, Professeur d’histoire de l’art à l’Université de Paris XII), Yves Chatap (commissaire et critique d’art), François Cheval (« The Red Eye », co-directeur du LMOP (Lianzhou museum of Photography), Christine Cointe (journaliste), Jacques-Olivier David (médiateur culturel), Renée David Aeschilmann (journaliste écrivaine), Anne de Montard (psychologue), Marc Donnadieu (conservateur en chef Musée de l’Elysée, Lausanne), Jean-Philippe Durand (armateur d’Art), Clarisse Fabre (reporter culture au Monde), Thierry Fahmy (photographe, exgaleriste, chef d’entreprise), Yona Fischer (ancien conservateur pour l’art moderne et israélien au musée d’Israël à Jérusalem), Falma Fshazi (co-fondatrice de Centre d’Ouverture et Dialogue et directrice générale, Tirana), Michel Garel (conservateur en chef honoraire), Christian Gatard (sociologue, écrivain), Christian Gattinoni (rédacteur en chef lacritique.org), Mo Gourmelon (directrice SaisonVideo.com et monomo-tapa.com), Oulimata Gueye (critique et curatrice indépendante), Delphine Guillaud (Backslash), Marc Lenot (critique d’art et bloggeur : Lunettes Rouges), Yaël Lerer (éditrice, chercheuse, traductrice, rédactrice et commentatrice indépendante), Huayra LLanque (artiste), Simon Lüling (monteur, réalisateur, barman), Hervé Marchand (Quinzaine Photographique Nantaise), Aurélie Morhet (créatrice), Jeta Mulaj (doctorante en philosophie, DePaul University, Chicago), Natacha Nataf (journaliste, Beaux-Arts Magazine), Julie Navarro (artiste), Caroline et Alfred Pacquement (ancienne directrice de relations publiques / directeur honoraire du Musée national d’art moderne, Centre Pompidou), Christian Pallatier (historien d’art et commissaire indépendant, directeur, Connaissance de l’Art Contemporain), Jean-Benoît Patricot (écrivain), Delphine Perru (amatrice d’art), Philippe Piguet (historien & critique d’art, commissaire d’expositions indépendant), Brigitte Pilat (DAC Paris), Francesca Pollock (psychanalyste et traductrice), Laurent Quénéhen (commissaire d’exposition), Sonia Recasens (critique d’art et commissaire d’exposition), Marlène Rigler (commissaire d’exposition, CCFA, Karlsruhe), Maya Sachweh (journaliste), P. Lecalliband (poète), Tamar Sebok (journaliste, dramaturge et metteuse en scène), Pauline Vidal (journaliste et critique d’art), Benoît Villain (responsable de la programmation et de l’action culturelle, LAM, Lille métropole).
L’actualité de Tami Notsani : Dans le cadre de la 8e édition Des Rencontres Photographiques du 10e, Tami Notsani expose la série “Comme beaucoup de choses dans ce pays", exposition à découvrir du 14 octobre au 16 novembre 2019, à la Mairie du 10e arrondissement, 72 Rue du Faubourg Saint-Martin - Paris. www.rencontresphotoparis10.fr
|