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“Anticorps” Photographies d'Antoine d'Agata
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Légendes de gauche à droite :
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Dix ans après sa dernière exposition parisienne à la galerie VU’, Antoine d’Agata fait l’objet d’une grande rétrospective au BAL (Paris, du 24 janvier au 14 avril 2013) et à la Galerie Les Filles du Calvaire (Paris, du 14 mars au 27 avril 2013). A cette occasion, les Editions Xavier Barral publient une imposante monographie de 560 pages regroupant pas moins de 2400 images de l’artiste. Antoine d’Agata base sa photographie sur ses propres expériences, souvent extrêmes, autour de la sexualité, de la violence et des drogues. Plusieurs des séries qui l’ont fait connaître sont le récit de sa vie intime, entre paradis artificiels et bordels d’Asie, d’Amérique Centrale ou d’Europe de l’Est. S’y ajoutent des séries moins connues mais tout aussi marquantes, paysages urbains au cadrage impeccable (Groningen, 2003), vues systématiques de migrants pris de dos (Sangatte, 2004), ou images de prostituées diffusées sur internet par la police américaine. Car Antoine d’Agata revendique aussi la dimension politique de son oeuvre : « C'est la première fois que je donne de la cohérence à l'ensemble du travail. C'est important pour sortir de la caricature où on m'a enfermé... Mon travail a toujours été très politique. Je suis venu à la photographie à 30 ans. Avant, j'ai zoné à Marseille, en traînant avec la mouvance autonome. J'ai passé des années au Salvador pendant la guerre civile, au Nicaragua pendant la révolution sandiniste... ça n'a jamais été une déchéance de junkie. J'ai toujours voulu être là où il y avait des enjeux politiques, mais sans renoncer à tous les côtés existentiels et « destroys » liés au sexe, à l'alcool, à la drogue. Avec mes copains de l'époque, on était des fouteurs de merde avec une conscience politique, on voulait être avec les gens, dans la violence du monde. Cette solidarité avec les êtres déchus était au coeur de ma vie. Ça l'est resté. » (Propos recueillis par Claire Guillot, Le Monde du 27 janvier 2013) Le livre est aussi dense et foisonnant que peut l’être l’impressionnant accrochage au BAL, laissant le lecteur au bord du vertige. Antoine d’Agata est né en 1961 à Marseilles. Photographe autodidacte, il intègre la Galerie VU’, puis l’agence Magnum en 2004. Il est représenté par la galerie Les filles du Calvaire et a publié plusieurs albums (Insomnia, Vortex, Manifeste, Ice…). Depuis 2011 il a mis la photographie entre parenthèses pour se consacrer au cinéma, avec un film actuellement en projet. Samuel Hense
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