Légendes de gauche à droite : 1/ Catherine Gillet, La surprise de vivre (1), 2014, burin, plaque 44,5x35,5 cm (hxl), papier 64x49 cm (hxl). 2/ Catherine Gillet, Les yeux clos (3). 2014, burin, plaque 26x24 cm (hxl), papier 60x49 cm (hxl). 3/ Catherine Gillet, La surprise de vivre (2), 2014, burin, plaque 44,5x35,5 cm (hxl), papier 64x49 cm (hxl).
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Catherine Gillet est graveur. Nous l’avons rencontrée à la Galerie l’Échiquier où elle présente jusqu’au 29 juin 2014 Pensées liquides, une série de gravures spécialement réalisées pour le lieu. Au cours de cette rencontre, nous avons échangé sur sa manière de voir et de concevoir la gravure.
Au premier contact, Catherine Gillet dit ne pas savoir vraiment parler de son travail, que le geste sur la plaque remplace les mots… Mais ensemble, nous avons pu retracer son parcours de graveur, son processus de création.
C’est lors de ses études en école d’art que Catherine Gillet tombe amoureuse de la gravure et plus particulièrement du burin. Si elle a choisi cet outil exclusivement, c’est parce qu’il est comme le prolongement de sa main. Ce sera pour elle une plongée dans l’inconnu qui l’amènera sur la voie, au plus proche de ce qu’elle cherche.
Le geste doit être concentré, contenu et retenu. Un geste où l’on ne revient pas en arrière, où il n’y aura aucun retour possible. Puis il y a la pénétration du burin et la résistance de la plaque de cuivre. Cette résistance du matériau intervient pleinement dans le processus de création. La recherche graphique peut se poursuivre mais devient comme une exploration littéraire. L’acte de graver est écriture, Catherine Gillet creuse les traits comme on cherche ses mots. Les séries se construisent et se déclinent comme des poèmes.
C’est dans ce mélange du corps et du mental, de la recherche plastique à partir d’une plaque de cuivre, de cette expérience de quelque chose qui résiste, de la recherche des mots, de ces contraintes liées à l’outil, que Catherine Gillet crée au final dans une grande liberté.
Anne-Frédérique Fer
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