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Site historique de la Bibliothèque Nationale de France, le Quadrilatère Richelieu commence son histoire en 1666 quand Colbert installe la Bibliothèque royale rue Vivienne, dans deux immeubles lui appartenant, en face du palais Mazarin. En 1721, L’abbé Bignon, bibliothécaire du Roi, installe la Bibliothèque royale dans l’hôtel de Nevers, qui occupe alors une partie du site Richelieu. La bibliothèque est alors organisée en cinq départements : Imprimés, Manuscrits, Médailles et pierres gravées, Planches gravées et Recueils d’estampes, Titres et généalogie. Au fil des siècles et de la création de nombreux départements comme la création du dépôt légal de la musique imprimée en 1745, du département “Cartes et plans” en 1828, de la création du dépôt légal de la photographie en 1851, la bibliothèque est à l’étroit, elle a besoin de plus d’espace.
En 1854, les premiers grands travaux menés par Henri Labrouste commencent avec l’aménagement de la partie Est de la bibliothèque côté rue Vivienne (1854-1858), la construction de la salle de lecture des Imprimés (Salle Labrouste) (1860-1866) et du magasin central (1865-1868). Les travaux se poursuivront avec Jean-Louis Pascal qui restaure et remanie profondément l’aile Robert de Cotte. En 1897, il démarre les travaux de la salle Ovale, achevée seulement en 1932 par son successeur Alfred Recoura. De 1930 à 1955, l’architecte Michel Roux-Spitz poursuivra la densification du quadrilatère en restructurant les espaces pour créer cinq nouvelles salles de lecture (Réserve des livres rares, salle des Catalogues, salle de lecture des Estampes, salle de lecture des Cartes et Plans, salle de lecture des Manuscrits orientaux) et de nombreux espaces magasins avec la création de magasins dans l’hôtel Tubeuf et la surélévation du magasin central créé par Henri Labrouste.
Par l’extension de ses collections, la Bibliothèque Nationale de France crée un nouvel écrin avec le site François-Mitterrand qui ouvre au public en 1996.
Avec cette nouvelle bibliothèque, il se pose la question de l’avenir du site Richelieu. Au début des années 2000, le constat d’état est sans équivoque, le site Richelieu est obsolescent. Ses installations techniques et de sécurité, des conditions d’accueil du public, des conditions de travail et de conservation des collections ne sont plus aux normes.
Il est décidé par le Ministère de la Culture et de la Communication et le Ministère de l’Éducation nationale – Enseignement supérieur – recherche et innovation (maître d’ouvrage) de rénover le site Richelieu dans sa globalité [ et non par petits morceaux comme cela s’est fait depuis la fin des années 1950 avec les dernières extensions de Michel Roux-Spitz] et de faire du site Richelieu l’écrin des prestigieuses collections de la Bibliothèque Nationale de France avec les départements des Manuscrits, des Cartes & Plans, des Estampes & Photographies, des Monnaies Médailles et Antiques, des Arts du Spectacle et de la Musique. La rénovation permet l’installation de la bibliothèque de l’INHA dans la Salle Labrouste et le magasin central ainsi que la bibliothèque de l’École nationale des Chartes dans les espaces qui prolongent le magasin central.
En juillet 2007 les architectes Virginie Brégal et Bruno Gaudin [Atelier Bruno Gaudin] ont été choisis pour mettre en oeuvre cette rénovation globale ainsi que Jean-François Lagneau, architecte en chef des monuments historiques pour la réhabilitation des espaces classés.
Pour garder le site Richelieu en fonctionnement, les travaux ont été articulés en deux phases. La première phase a commencé en 2011 pour s’achever fin 2016. La deuxième phase est prévue d’être livré en 2020 pour une ouverture totale au public.
Comme de nombreuses personnes, début janvier 2017, j’ai découvert la première phase achevée des travaux avec la cour d’honneur, le vestibule Labrouste, la salle Labrouste, le magasin central, la rotonde des Arts du spectacle, la salle de lecture, la galerie Auguste Rondel, la salle des manuscrits, la galerie de verre et l’espace rue des Petits Champs de la bibliothèque de l’école nationale des Chartes. Pour mieux comprendre le Site Richelieu, son histoire, la façon dont il a été pensé dans sa globalité par les architectes comme une histoire en mouvement, j’ai rencontré Virginie Brégal, architecte et associée de l’Atelier Bruno Gaudin ainsi que Jean-François Lagneau, architecte en chef des monuments historiques qui a supervisé la restauration de la Salle Labrouste. Je vous invite à les écouter, ils sont tout simplement passionnants et passionnés.
Anne-Frédérique Fer
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