Légendes de gauche à droite : 1/ Couverture du livre Au fil des perles, la prière comptée. Chapelets et couronnes de prières dans l'Occident chrétien de Philippe Malgouyres au Somogy éditions d'Art. 2/ Planche IV - Au fil des perles, la prière comptée - Chapelets que l’on rapporte de Lourdes, Collection Philippe Malgouyres. © Philippe Malgouyres. 3/ Planche II - Au fil des perles, la prière comptée - Le chapelet et la rose, Collection Philippe Malgouyres. © Philippe Malgouyres.
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Quand une collection guide une carrière professionnelle
Par notre profession, journaliste culturel, nous sommes amenés à rencontrer de nombreux acteurs du monde de l’art et de la culture. Notre activité se passant essentiellement dans les musées et les expositions, avec une pratique journalistique se cristallisant sur un format audio, nos interlocuteurs sont soit l’artiste soit le commissaire d’exposition.
Les sujets abordés par la revue FranceFineArt.com sont très vastes. On y décrypte aussi bien l’art ancien que les écritures plastiques les plus innovantes. Un spectre large qui est le reflet de notre curiosité, de nos questionnements où notre approche journalistique est de donner la possibilité à nos interlocuteurs de s’exprimer pour qu’ils puissent donner, transmettre des clés de lecture aux futurs visiteurs.
Dans le cadre d’une exposition collective, d’une rétrospective d’un artiste mort ou d’une exposition d’art ancien, l’interlocuteur sera le commissaire d’exposition. Sous cette personne se cache généralement un historien de l’art, un conservateur du patrimoine qui, pendant plusieurs années, a consacré son travail, ses recherches à un sujet bien précis. Des recherches qui sont amenées à enrichir notre histoire collective.
Personnellement, je me suis souvent posée la question mais comment un historien de l’art, un conservateur du patrimoine devient-il le spécialiste de tel domaine, de tel sujet ? Comment des questions sur un sujet, un objet peut-il devenir le moteur, le fil conducteur de plusieurs années de recherche voire de l’entièreté d’une carrière ?
Ces questions ont récemment refait surface quand Philippe Malgouyres, historien d'art et conservateur du patrimoine au Département des Objets d'Art et des Sculptures du musée du Louvre, m’a envoyé son dernier ouvrage Au fil des perles, la prière comptée. Chapelets et couronnes de prières dans l'Occident chrétien publié chez Somogy éditions d'Art.
En feuilletant le livre, je me suis souvenue de ma première rencontre avec Philippe Malgouyres, c’était au musée du Louvre en mars 2015 lors de l’exposition “La fabrique des saintes images, Rome – Paris, 1580-1660”. De ce souvenir, j’ai commencé à voir le lien qui tissait les 2 sujets. Comme les chapelets du livre, l’exposition traitait d’un aspect religieux de notre histoire et plus exactement des objets qui y sont associés. Mais c’est en lisant le préambule du livre que j’ai vraiment compris que l’origine de sa vocation professionnelle remontait à l’enfance.
Pour Philippe Malgouyres, le goût des objets commence très top. Il se souvient de ramasser des outils préhistoriques, trouvés dans les champs labourés, comme des grattoirs ou des pointes de flèches. Pour l’historien, ces objets immédiats que l’on peut recueillir soi-même sont d’incroyables portes d’entrées dans l’histoire. Pour les chapelets, l’histoire de la collection commence en 1977, à l’âge de 12 ans, quand il accompagne sa mère pour acheter un chapelet à offrir à une petite voisine qui s’apprête à faire sa communion. Cet objet suscite sa curiosité, il veut le même. Passionné par les mots, il commence sa recherche dans le dictionnaire, à chapelet il y lit petit chapeau. Ne comprenant pas ce sens, c’est le début de ses recherches, que Philippe Malgouyres va mener jusqu’en 1993, date où il devient conservateur du patrimoine après avoir soutenu, sous la direction de Philippe Bruneau, son mémoire de maîtrise “Chapelets et couronnes de prière catholiques”.
Anne-Frédérique Fer
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Légendes de gauche à droite : 4/ Chapelet, perles en graines sur métal blanc, croix : “ Domenicani S. Sabina Roma” ; à l’intérieur, particules de bois : ” Lignum arboris S. P. Domenicani”, L. 53 cm. Collection Philippe Malgouyres. © Philippe Malgouyres. 5/ Chapelet de Sept douleurs dans une boîte, perle en verre opales-cent sur argent, médailles en argent, L. 49 cm. Dans une boîte avec étiquette : “À remettre à Madame Gateau, en souvenir de Sr. M. Madeleine – un chapelet de N. Dame des 7 douleurs”. Collection Philippe Malgouyres. © Philippe Malgouyres. 6/ Chapelet, perles en bois tourné sur cuivre laiton, croix en cuivre : “SOUVENIR DE MISSION”, cœur : médaille miraculeuse, quatre médailles intercalaires : la Vierge des Sept douleurs / le tétragramme dans un triangle, L. 57 cm. Collection Philippe Malgouyres. © Philippe Malgouyres. 7/ Chapelet, perles de nacre sur argent, croix en métal (pas d’origine), L. 41 cm, dans une boîte gainée de cuir sur plaque en relief imitant la nielle, L. 8 cm x l. 5,2 cm x P. 2,7 cm. Collection Philippe Malgouyres. © Philippe Malgouyres. 8/ Chapelet, perles en verre brun irisé sur métal, L. 54 cm. Les parles intercalaires, cœur et médaille, sont des médaillons sous verre sertis en laiton garnis de rubans, entourés de filigranes d’argent. Dans les petits : croix de Jérusalem en papier découpé. Dans le cœur et la grande médaille : gravure d’une Vierge à l’Enfant et au revers, Arma Christi avec la Sainte Face. . Collection Philippe Malgouyres. © Philippe Malgouyres. 9/ Chapelet, perles en améthyste sur argent, croix : “ PIVS X PONT : M”, L. 54 cm, étui en cuir gaufré et doré : “ RICORDO DI ROMA”. Collection Philippe Malgouyres. © Philippe Malgouyres.
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