extrait du communiqué de presse :
Hubert Védrine, président des Rencontres d’Arles Sam Stourdzé, directeur des Rencontres d’Arles
La 47e édition des Rencontres d'Arles est dédiée à Michel Tournier (1924 - 2016)
Grand Arles Express ! par Hubert Védrine, président des Rencontres d’Arles
Visiter les Rencontres d’Arles, c’est retrouver chaque année le monde créatif, sensible et talentueux des photographes, mais c'est aussi l’occasion de redécouvrir un patrimoine et des lieux uniques : églises et abbayes du XIIe siècle, cloître, palais de l’Archevêché, mais aussi bâtiments industriels dont certains ne sont accessibles au public qu’à l’occasion des Rencontres.
Cette année, comme les années précédentes, tous les lieux d’exposition sont mis à disposition par des acteurs locaux. Nous nous réjouissons que tous soient manifestement heureux d’accompagner le festival tout au long de l’été : ville d'Arles, fondation Luma, Actes Sud, musée départemental Arles antique, musée Réattu, communauté d’agglomération Arles Crau Camargue Montagnette, Association pour un musée de la résistance et de la déportation en Arles et Pays d’Arles.
Nous continuons en même temps notre travail de défricheur. Cette année encore, de nouveaux lieux seront ouverts au public : le Ground Control, une grande halle près de la gare de la ville, l’ancien collège Mistral qui accueillera Cosmos-Arles Books, l’hôtel de Luppé qui accueillera la Conversation photographique d’Olympus. Et suite au beau succès de l’an passé, la Nuit de l’Année investira de nouveau le site des Papeteries Étienne.
La grande nouveauté est que nous avons voulu que notre ancrage local rayonne à partir d'Arles et que le festival se déploie dans la région, afin de répondre à l’intérêt du grand Sud pour la photographie. Pour débuter, en sus de nombreuses manifestations à Arles 2016, notre « Grand Arles Express » fera ainsi une halte auprès de la collection Lambert en Avignon, au Carré d'Art de Nîmes et à la Villa Méditerranée à Marseille.
Raconteurs d’histoires par Sam Stourdzé, directeur des Rencontres d’Arles
Les photographes vous mènent, vous guident à travers les sujets qui les animent. Ils se documentent, cherchent, mènent l’enquête. Les photographes sont des enquêteurs. Ils connaissent leur sujet sur le bout des doigts. Quand ils se rendent sur le terrain, ils rencontrent, échangent, explorent. Les photographes sont des explorateurs. À la recherche de nouveaux territoires, ils témoignent du vaste monde, interrogent l’histoire, questionnent le médium. Ils ne sont ni des historiens, ni des sociologues, mais des artistes qui construisent une cosmologie visuelle faite d’images fixes ou animées, de textes ou de sons. Ils vous embarquent dans leurs récits. Les photographes sont des raconteurs d’histoires. À l’image de Laia Abril qui s’est lancée dans une chronique de la misogynie dont le premier chapitre se concentre sur l’avortement, de João Pina qui a passé plus de dix ans à enquêter sur l’opération Condor et la disparition de 60 000 opposants politiques dans six dictatures sud-américaines, ou encore de Yan Morvan et de son imposante encyclopédie des champs de batailles.
Un arsenal pour soutenir la création
Les Rencontres d’Arles sont un observatoire des pratiques artistiques dont la 47e édition rend largement compte. Notre festival joue un rôle actif dans la révélation des tendances mais aussi des talents. Parce que les artistes ont besoin de soutiens financiers non seulement pour réaliser leurs expositions mais aussi, plus en amont, pour les aider à financer la production de leur projet, la jeune création occupe une place centrale au sein de la programmation. De prix en résidences, les Rencontres d’Arles disposent aujourd’hui d’un véritable arsenal d’aides à la production. Cette année, nous l’avons encore renforcé en initiant une résidence de création dont la photographe Stéphanie Solinas est la première récipiendaire.
Le Luma Rencontres Dummy Book Award entre lui dans sa deuxième édition. Il permet d’identifier, lorsqu’elles sont encore à l’état de projets, les maquettes de livres les plus pertinentes et de financer la publication de la meilleure d’entre elles. Yann Gross, son premier lauréat, sort ainsi "Jungle Book", vaste épopée amazonienne. Son projet se poursuit sous la forme d’une installation, le "Jungle Show".
Depuis plus d’une décennie, les Rencontres d’Arles ont leur palmarès à travers le prix Découverte. La règle est simple : cinq nominateurs – des personnalités reconnues du monde de l’art – nomment chacun deux artistes – la parité est instaurée depuis 2015. Nous produisons une exposition pour chacun d’entre eux, tandis que les professionnels votent pour désigner un vainqueur qui reçoit 25 000 euros pour continuer son travail.
Enfin, le Photo Folio Review couronne cinq travaux prometteurs de très jeunes artistes. Le festival produit l’exposition du lauréat, cette année Piero Martinello.
À la rencontre de l’autre photographie
Les images sont leurs mots. Qu’ils les produisent ou les empruntent, ce n’est plus seulement le geste qui façonne le travail des artistes, mais plutôt la notion d’activation. S’appropriant des images anonymes, les sortant de leur contexte de production, les activant dans le champ de l’art, les partageant avec le public en en proposant une nouvelle lecture, les artistes se livrent à des détournements d’images.La contamination de l’image vernaculaire s’est désormais répandue. Une artiste, Agnès Geoffray, et une historienne de la photographie, Julie Jones, se sont unies pour ausculter cette pratique. Leur exposition, "Il y a de l’autre", révèle les itinéraires des images – ses changements de nature, de valeur, la modification de ses usages. Elle rend hommage à une génération d’artistes qui s’adonne à la collecte et au réveil des images oubliées, empruntées à d’autres.
L’étude de la culture populaire offre elle aussi un vaste répertoire 1932_Arles-2016graphique. Ce sont bien souvent des images sans auteur, dont la destination première se résume à une fonction utilitaire : illustrer un magazine, accompagner la sortie d’un film, documenter le quotidien. L’intérêt aujourd’hui grandissant pour ces images pauvres, ces images sans qualité, cette autre photographie, motive des collectionneurs, des artistes, des historiens ou des institutions. À l’instar du réalisateur Sébastien Lifshitz et de son étonnant ensemble de travesti-e-s accumulé durant trente ans (l’exposition "Mauvais genre") ; du regard croisé de Thomas Mailaender et de Marc Bruckert sur les archives bêtes et méchantes d’Hara Kiri ; ou de l’histoire du western camarguais – Joë Hamman attaquant le train reliant Arles aux Saintes-Maries-de-la-Mer (1910) ou Johnny Hallyday lancé dans une chevauchée fantastique tout en chantant "Pour moi la vie va commencer" ("D’où viens-tu Johnny ?", 1963) – que nous racontons en compagnie du musée de la Camargue.
Africa pop !
Regard bienveillant sur la jeunesse, sur les nouvelles pratiques, le festival est aussi une ouverture sur le monde, un regard tourné vers l’ailleurs. Cette année, une Afrique décalée, une Afrique pop, pleine d’humour et de surprises, mise en valeur par des photographes et des commissaires talentueux, est à l’honneur de la 47e édition des Rencontres. Aida Muluneh, directrice artistique du Addis Foto Fest – le festival photo d’Addis Abeba – rejoint l’équipe des nominateurs du prix Découverte et défend le travail de Sarah Waiswa et de Nader Adem. Azu Nwagbogu, directeur du festival LagosPhoto, se penche, à travers les oeuvres d’une dizaine d’artistes, sur les influences des studios de cinéma de Nollywood sur la production photographique africaine, tandis que cultures africaines et européennes se télescopent dans les photomontages de Maud Sulter. Enfin, Richard Minier, Thomas Mondo et Madé Taounza nous racontent l’histoire fantastique des Maravillas. Le groupe de musique malien devient un formidable prétexte pour revivre l’ambiance swingy du Bamako des années 1960, immortalisée par le grand Malick Sidibé.
RIP
Malgré les disparitions successives de Lucien Clergue puis de Michel Tournier – tous deux fondateurs des Rencontres d’Arles aux côtés de Jean-Maurice Rouquette – et quarante-sept ans après leur acte fondateur, notre festival se porte bien ! Il se porte bien car la même détermination anime toute l’équipe des Rencontres d’Arles, la même passion et le même désir de défendre ensemble la photographie et les artistes.
De nouveau, le temps d’un été, le pavillon de la photographie flottera haut sur la ville et ses alentours.
Programme Avec environ 40 expositions, les Rencontres d’Arles s’affirment comme un observatoire de la création actuelle et des pratiques photographiques. Des rapprochements au sein de la programmation se déclinent comme des séquences. Ils permettent d’identifier des rubriques et favorisent, année après année, un suivi au plus près des évolutions de la photographie.
• Prix découverte (lien article FranceFineArt.com)
Florian Ebner présente Frank Berger et Stephanie Kiwitt Mouna Mekouar présente Basma Alsharif et Daisuke Yokota Stéphanie Moisdon présente Marie Angeletti etChristodoulos Panayiotou Aida Muluneh présente Nader Adem et Sarah Waiswa Stefano Stoll présente Beni Bischof et Sara Cwynar
• Street La photographie de rue revisitée (lien article FranceFineArt.com pour les 5 expositions)
Sid Grossman Du document à la révélation, photographies et influences Ethan Levitas / Garry Winogrand Radical relation Peter Mitchell Nouveau démenti de la mission spatiale Viking 4 Eamonn Doyle end. Christian Marclay
• Western Stories
Bernard Plossu Western colors (lien article FranceFineArt.com) Western camarguais (lien article FranceFineArt.com)
• Monstres & Co. (lien article FranceFineArt.com pour les 3 expositions)
Monstres, faites-moi peur ! Un regard oblique sur les monstres au cinéma Charles Fréger Yokainoshima Sara Galbiati, Peter Heles Eriksen et Tobias Selnæs Markusen phenomena, réalités extraterrestres
• Africa Pop (lien article FranceFineArt.com pour les 3 expositions)
Maud Sulter Syrcas Swinging bamako La fabuleuse histoire des maravillas de mali Tear my bra Drames et fantaisies dans le cinéma de nolywood ... et son influence sur la photographie africaine contemporaine
• Les plateformes du visible nouvelles approches du documentaire
Laia Abril Histoire de la misogynie, chapitre un : de l’avortement (lien article FranceFineArt.com) Piero Martinello Radicalia João Pina Opération condor Stéphanie Solinas La méthode des lieux (lien article FranceFineArt.com)
• Après la guerre
Yan Morvan Champs de bataille (lien article FranceFineArt.com) Alexandre Guirkinger Ligne maginot (lien article FranceFineArt.com) Don Mccullin (lien article FranceFineArt.com) Nothing but blue skies Retour sur l'image médiatique du 11 septembre (lien article FranceFineArt.com)
• Je vous écris d'un pays lointain
Yann Gross The jungle show (lien article FranceFineArt.com)
• Relecture la photographie vue autrement
Parfaites imperfections L’art d’embrasser le hasard et les erreurs Il y a de l'autre Les réveils de l'image (lien article FranceFineArt.com) Alinka Echeverría Nicephora – résidence BMW (lien article FranceFineArt.com)
• Singulier ! étranges collections
Mauvais genre Collection Sébastien Lifshitz (lien article FranceFineArt.com) Lady liberty La fabrique photographique d’une icône (lien article FranceFineArt.com) Hara Kiri Photo (lien article FranceFineArt.com)
• Hors-cadre
Maurizio Cattelan & Pierpaolo Ferrari Toiletpaper Augustin Rebetez Musée carton
• Émergences
Olympus engage une conversation photographique Olivier Culmann / Pauline Rousseau Corinne Mercadier / Barnabé Moinard Klavdij Sluban / Florian Maurer Une attention particulière sélection de trois étudiants promotion 2016 − ENSP
• Programme associé
Kazuo Ōno par Eikoh Hosoe et William Klein Pas de deux Hans Silvester Les bench Katerina Jebb Deus ex machina (lien article FranceFineArt.com) Des gestes blancs parmi les solitudes Oeuvres du centre national des arts plastiques La recherche de l'art #5 Ad vitam æternam. de l'homme soigné à l'homme augmenté Systemati caly open ? Nouvelles formes de production de l’image contemporaine Dominic Nahr Pays brisé
• Arles books
Cosmos Arles Books Nouvelles pratiques éditoriales Prix du livre, Luma Rencontres Dummy Book Award Arles 2016
• Grand Arles express
Avignon, collection Lambert Andres Serrano Torture
Nîmes, Carré d'art Stéphanie Solinas Dominique Lambert
Marseille, Villa Méditerranée Alfred Seiland Imperium romanium
Archives FranceFineArt.com :
retrouvez les articles des Rencontres 2015 - édition 46
http://www.francefineart.com/index.php/14-agenda/agenda-news/1797-1662-rencontres-arles-2015
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