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“Lianzhou Foto Festival” 12e édition
Lianzhou, Province du Guangdong, Chine

au 19 novembre au 9 décembre 2016



www.lianzhoufoto.com

 

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Légendes de gauche à droite :
1/  Maurice Durville, from the “America 60” series. Courtesy of the artist.
2/  Yuan Tianwen, from the “Real Estate” series. Courtesy of the artist.
3/  Jean-Christian Bourcart, from the “Camden” series. Courtesy of the artist.

 


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Interview de François Cheval, directeur artistique,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 19 octobre 2016, durée 13'54". © FranceFineArt.

 


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Interview bilan de François Cheval, directeur artistique,
par Anne-Frédérique Fer, à Chalon-sur-Saône, le 1er décembre 2016, durée 3'54". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commisariat :
Director: Duan Yuting
Chief Curator: Wang Chunchen, François Cheval (France)
Curators: Zhang Xiangou, Fan Lin, Shen Chao-Liang (Taiwan), Lucille Reyboz (France), Yusuke Nakanishi (Ja-pan), Olga Sviblova (Russia), Michel Philippot (France)




La douzième édition de Lianzhou Foto présentera près de huit mille photographies, créées par des photographes établis et émergents du monde entier. Plus de deux mille artistes, critiques, collectionneurs et élites culturelles sont attendus pour assister au festival.

L'exposition thématique de Lianzhou Foto Festival 2016 “As Entertaining As Possible” vise à révéler les conflits internes et les contradictions de la société de consommation et des modes de productions. Co-organisée par Wang Chunchen, Chef du Département de la recherche muséologique du CAFA Art Museum de Pékin, et François Cheval directeur du Musée Nicéphore Niépce, l'exposition thématique comprend la photographie des artistes tels que Christian Milovanoff, Jean-Luc Cramatte et Jacob Nzudie, Denis Darzacq, Li Zhengde, Ni Weihua, Juno Calypso, Eric Pickersgill et plus encore.




Exposition “As Entertaining As Possible”

La révolte de la marchandise, texte de François Cheval.

Il y eut un temps où l’homme moderne se pensait créateur et fabricant d’objets. Ce modèle est révolu. L’homo faber, comme modèle, tend à disparaître au profit de l’homo consommateur. La photographie a accompagné cette transformation majeure des sociétés contemporaines. Depuis le Pop Art, la quête effrénée de l’abondance et ses conséquences demeure le sujet central de la sphère des représentations. Alors que voit-on aujourd’hui qu’on ne saurait déjà ? La démesure et l’excès recouvrent depuis les années 1960, les surfaces peintes et les photographies (Maurice Durville). Mais, fait nouveau, on n’élève plus d’autel à la profusion. L’individu réduit au statut de consommateur et de client ne s’est pas accompli. L’image l’a rendu témoin privilégié de sa propre aliénation : pour avoir, il se regarde détruire. Il a cru un temps les discours préconisant l’assouvissement des passions et l’exaltation des besoins. Alors qu’il se voit libre de ses choix, il n’est en fait que le jouet du faux (Max Siedentopf).

Le désir, cette chose obscure jamais photographiable, fait l’objet d’une traque de tous les instants. L’entrepreneur et le publicitaire, pleins d’assurance, persuadés de la pertinence du concept, s’imaginent contrôler les convoitises. En s’assurant de répondre au plus juste, avec bienveillance, aux appétits divers et infinis, ils pensent tenir les clés de compréhension et, donc, les leviers de la société. La parole économique officielle est une fable où l’on spécifie l’homme assailli de besoins avantageusement résolus par la satisfaction. Cependant, jamais comblé, le consommateur rentre dans une spirale infernale de destruction et d’assujettissement à la marchandise. Le photographe, impliqué, conçoit autrement cette situation. Certes, il n’est pas le seul à rendre compte de l’aliénation générale des individus. Dans une autre logique, il cherche à saisir les signes de la dépendance (Christian Milovanoff).

Quelques documents, il n’en faut pas plus, pour admettre que la notion de besoin est conceptuellement inutile. Les objets convoités ont perdu leur valeur d’usage. Notre relation aux choses et nos comportements de consommation, souvent proches de l’hystérie, répondent à d’autres intentions. Notre appétit, soi-disant insatiable, n’est plus qu’un prétexte. Il s’éloigne au profit d’un corpus de signes qui établit un nouveau code social de valeurs. La jouissance n’est plus, comme on tente de nous le faire croire, la vérité de la consommation individuelle mais une suite d’actes dictés et intégrés. Travailler, acquérir et détruire est tout à la fois un mode de vie programmé et un système de communication (M.M.YU).

La sphère privée a disparu. La marchandise a colonisé tous les espaces de l’intime et détruit les dernières instances collectives. Narcisse survit au milieu d’un univers de représentations sans réalité au caractère hallucinatoire. Il se meut déraciné, sans appartenance et dépourvu de toute morale. Il ne peut répondre à toutes ces sollicitations. Le marché le veut insatisfait, impatient et nerveux. Son addiction au crédit l’accroche au neuf. L’obsolescence des appareils est son nirvana. Dans l’Empire des choses, l’homme s’installe vaincu par la matière (Denis Darzacq).

L’ostentation et l’émulation sont les deux moments de la concurrence entre consommateurs. Circonstances des plus expressives, on s’affiche sans vergogne devant l’objectif. Les temps nouveaux n’aiment guère la pudeur. La consommation est devenue un moyen de différenciation. Posséder assigne non seulement une position sociale mais expose un statut. On s’offre, on jouit, on ne calcule plus. Le temps de l’épargne, du travail et du patrimoine, et la morale attenante, sont des valeurs rejetées par l’économie de la dépense. Assouvir les besoins n’est finalement qu’un niveau primaire vite dépassé. Par la possession d’objets et de services, le système de signes redéfinit le mode de communication, le langage et le code des temps modernes (Jean-Luc Cramatte et Jacob Nzudie). L’homme se regarde et regarde les autres dans et à travers les objets qu’il consume. Le monde réel se retire, substitué par des signes, l’illusion du réel.

L’objet, consommé ou non, n’est qu’une apparence désirée. Débarrassée de toute énigme, exhibée, on est en droit de se demander si la matière ne serait plus elle-même qu’un signe hors du sensible. L’imaginaire social a supplanté la nécessité dans ce mode de communication entre le consommateur et le vendeur. Alors que la consommation régule le corps social, le consommateur s’imagine acteur. Il erre parmi les marchandises, au milieu de ses illusions en attente d’une consomption libératrice. L’acte de consommer, peu ou beaucoup, contraint et institutionnalise. En ingérant, en détruisant, en corrompant les choses, le consommateur moderne ne savoure pas, il accomplit son devoir de citoyen ! Et quand les mots séparent, les signes ostentatoires rétablissent faussement le lien social. Peu importe le gaspillage et la pollution, les habitudes s’imposent légitimes, jamais remises en question, et règnent en maître dans la sphère domestique (Eric Pickersgill).

Tout cela est finalement assez rationnel. La marchandise prospère sans que l’on ait conscience de sa violence faite au monde. L’individu dressé à consommer est apte à adopter les valeurs qui autorisent le système à se reproduire sans fin. En échange de l’aisance relative que procure la fiction du spectacle, nous acceptons la dépendance de nos vies. Ce mode de productionconsommation a besoin des images pour assurer son emprise sur toutes nos activités (Marina Gadonneix). Il soumet l’individu à la passivité et l’inconscience et, tout compte fait à l’abstraction. Enchaînés à la fausse communication des réseaux sociaux, de la téléphonie mobile et de l’Entertainment, les individus poursuivent des chimères qu’ils imaginent originales.

La communication amplifie et transforme la nature de l’imaginaire et notre vision du bonheur. Liés à l’unification de la planète par la marchandise, les nouvelles formes du message fondent une plate-forme universelle de pseudo-désirs. L’être humain se redéfinit. Il reste un sujet social, mais seulement caractérisé par des pulsions imposées, banales et partagées par tous (Juno Calypso). La photographie, comme un écho surréel, rend compte de la mutation qui s’opère en ces temps. Elle mène jusqu’à ses conséquences extrêmes la formule de Mac Luhan « medium is the message », mais elle la retourne. Nous sommes le message de la marchandise, son produit et son déchet, la victime consentante du divertissement infini sans finalité (Jean-Christian Bourcart).




Le programme :


“As Entertaining As Possible” Curator: Wang Chunchen and François Cheval

Christian Milovanoff (France), “Le Jardin”
Marina Gadonneix (France), “Remote Control”
MM Yu (Philippines), “Waste not, want not”
Maurice Durville (France), “America 60”
Max Siedentopf (Netherlands), “Slapdash supercars” “Funny Money”
Eric Pickersgill (USA), “Removed”
Juno Calypso (UK), “Joyce”
Denis Darzacq (France), “Hyper”
Jean-Luc Cramatte (Switzerland) and Jacob Nzudie (The Republicof Cameroun), “Supermarket»
Jean-Christian Bourcart (France), “Camden”
Li Zhengde (China), “The New Chinese”
Yuan Tianwen (China), “Real Estate”
Chen Canrong (China), “Empty Room”
Ouyang Shizhong (China), “New Zone - Tuhao Series”
Ni Weihua (China), “Landscape Wall”
Zhang Xiaowu (China), “Rural Recreation”
Geng Yi (China), “Notes on Embroidered Bodies 2011”


Special Exhibition :
Sandro Miller (USA), “Malkovich, Malkovich, Malkovich: Homage to Photographic Masters”


Group Exhibition : “The Criteria for Individuals” Curator: Fan Lin
Feng Yuan (China), “Submarine of Time - Southern Gateway”
Qin Jin (China), “White Foam”
Shang Tun (China), “Yummy Donuts”
Xi Hua (China), “Yoga”
Yang Xiaoman (China), “Lottery”
Dragon Zheng (China), “Air Chrysalis”


“Yet Another Gaze - A New Horizon for Modern Taiwanese Photography” Curator: Shen Chao-Liang
Chen Shu-Chen (Taiwan), “After”
Lo Sheng-Wen (Taiwan), “White Bear”
Lee Yeh-Lin (Taiwan), “Listening to the Dark”
Arron Hsiao (Taiwan), “Train Project”
Tou Yun-Fei (Taiwan), “Memento Mori”
Chen I-Hsuen (Taiwan), “Nowhere in Taiwan”
Lee Ya-Yen (Taiwan), “Flash of Whispering”
Chen Po-I (Taiwan), “Remains”
Lee Li-Chung (Taiwan), “Space out”
Huang Chien-Hua (Taiwan), “Transcoder”


Solo Exhibition :
Du Zi (China), Land Fill
Wang Yuanling (China), “Hello Hualongqiao”
Debi Cornwall (USA), “Welcome to Camp America”
Akiko Takizawa (Japan), “Nocturnal Grievance”
Yusuke Yamatani (Japan), “Rama Lama Ding Dong”
Eriko Koga (Japan), “Tryadhvan”
Fu Meng (China), “Between”
Yang Yuanyuan (China), “At the Place of Crossed Sights”
Lam Pok Yin, Jeff (Hong Kong) & Chong Ng (Singapore), “The Untimely Apparatus of Two Amateur Photographers”
Christian Lutz (Switzerland), “Insert Coins”
Tim Parchikov (Russia), “Suspense”
Sergey Chilikov (Russia), “Photoprovocations”
Wang Xiangdong (China), “Man of the Year”
Yosuke Morimoto (Japan), Yoyogipark, Shibuya-ku, Tokyo
Miki Hasegawa (Japan), “Quiet…”
Hiroshi Okamoto (Japan), “Recruitment”
Zheng Gangfeng (China), “Aftershock or Butterfly Effect: Wenzhou Dilemma after 2008”
Li Zhi (China), “Into the Mountains 2014/2016”
Lang Lixing (China), Ice Blink
Li Yidi (China), “Honey Bunny’s Album”
Zhang Xuebo (China): “Babel Tower”
Chen Wenjun & Jiang Yanmei (China), “Me and Me”


Documentary Solo Section:
An Ge (China), “Battlefront of Laoshan”
Li Baijun (China), “The Yellow River Beach”
Huang Liping (China), Floodplain
Historical Photos of Lianzhou