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“Martine Franck” article 2566
à la Fondation Henri Cartier-Bresson, Paris

du 6 novembre 2018 au 10 février 2019



www.henricartierbresson.org

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 5 novembre 2018.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Martine Franck, Tulku Khentrul Lodro Rabsel, 12 ans, avec son tuteur Lhagyel, monastère Shechen, Bodnath, Népal, 1996. © Martine Franck / Magnum Photos.
2/  Henri Cartier-Bresson, Martine Franck photographiée par Henri Cartier-Bresson, Venise, Italie, 1972. © Henri Cartier-Bresson / Magnum Photos.
3/  Martine Franck, Plage, village de Puri, Inde, 1980. © Martine Franck / Magnum Photos.

 


2566_Martine-Franck audio
Interview de Agnès Sire,
directrice artistique de la Fondation Henri Cartier-Bresson et commissaire de l'exposition,

par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 5 novembre 2018, durée 8'01". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

commissaire : Agnès Sire, directrice artistique de la Fondation Henri Cartier-Bresson.



« Je me sens concernée par ce qui se passe dans le monde et impliquée dans ce qui m’entoure. Je ne veux pas seulement “documenter”, je veux savoir pourquoi telle chose me dérange ou m’attire et comment une situation peut affecter la personne concernée. Je ne cherche pas à créer une situation et ne travaille jamais en studio ; je cherche plutôt à comprendre, à saisir la réalité. J’ai trouvé dans la photographie un langage qui me convient. » Martine Franck

Pour l’inauguration de ses nouveaux espaces [ au 79 rue des Archives – Paris 3e ], la Fondation HCB a souhaité rendre hommage à Martine Franck, en lui consacrant une rétrospective. Martine Franck revendiquait l’émerveillement et la célébration de la vie, une joie profonde devant l’humanité tout en luttant contre l’exclusion avec toute l’empathie qu’elle savait déployer. Photographe engagée, Martine Franck devint militante pour nombre de ces causes qu’elle photographia activement, une sérieuse audace pour la jeune femme à qui l’on avait appris à ne pas franchir les limites. « Une photographie n’est pas nécessairement un mensonge, disait-elle, mais ce n’est pas la vérité non plus. […] Il faut être prêt à saluer l’inattendu ».

Née à Anvers en 1938, Martine Franck grandit en Angleterre et aux États-Unis au sein d’une famille de collectionneurs. Polyglotte, étudiante en histoire des arts, férue de sculpture, c’est lors d’un long voyage en Orient en 1963 qu’elle découvre la photographie. À son retour à Paris, elle travaille pour Time-Life et devient l’assistante de Gjon Mili et Eliot Elisofon avant de devenir photographe indépendante. Collaborant pour les grands magazines américains, ses reportages, ses portraits d’artistes et d’écrivains sont publiés dans Life, Fortune, Sports Illustrated, le New-York Times et Vogue. Renonçant vite à la photographie de mode, elle vit dès ses débuts l’aventure de la troupe du Théâtre du Soleil avec son amie Ariane Mnouchkine et participe à la création des agences Vu, puis Viva. En 1970, elle épouse Henri Cartier-Bresson, artiste accompli, qui va l’encourager dans sa propre voie. Elle rejoindra plus tard, la coopérative Magnum, qui diffuse toujours son travail aujourd’hui.

À l’accomplissement d’une vie de photographe s’ajoute un point d’orgue, la création de la Fondation Henri Cartier-Bresson en 2003. Très consciente du lourd héritage qui serait laissé à la famille si rien n’était fait, Martine Franck a mis en oeuvre avec brio la constitution d’une Fondation reconnue d’utilité publique destinée à abriter et diffuser conjointement l’oeuvre de son époux et la sienne. Elle explique que c’est enfin le moment où elle s’est sentie fière des moyens que lui avait légués sa famille. Cette fondation, conçue avec Henri Cartier-Bresson et leur fille Mélanie, représentait pour elle un pas ultime vers la liberté : liberté de créer, de préserver et de rassembler. Elle avait enfin franchi la ligne, et opéré en douceur cette transgression qui poursuivait la tradition familiale du partage de l’art.

Le travail sur l’exposition et l’ouvrage qui l’accompagne a été entrepris très en amont en 2011 par Agnès Sire avec Martine Franck, alors qu’elle se savait malade. La photographe avait souhaité confier la direction de l’ouvrage et le commissariat de l’exposition à celle avec qui elle dirigeait cette Fondation depuis longtemps. Le choix des photographies, du parcours plutôt chronologique et ponctué de textes, de l’entretien avec son amie, l’écrivaine Dominique Eddé étaient les principes acquis de ce vaste projet. On y retrouvera le fil de son engagement au travers des séries de portraits, de paysages presque abstraits, qui ne manqueront pas de surprendre, et d’une sorte de chronique à distance de la vie politique. Composée d’épreuves photographiques, de livres, documents issus du fonds de la Fondation, l’exposition est organisée en collaboration avec le musée de l’Élysée à Lausanne et le FotoMuseum à Anvers qui présenteront l’exposition en 2019.