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“Julien Creuzet” les lumières affaiblies des étoiles lointaines […]*
au Palais de Tokyo, Paris

du 20 février au 12 mai 2019



www.palaisdetokyo.com

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 18 février 2019.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Julien Creuzet, gasoline, fires of god wandering, line of Peru, 2017. Panneau acrylique gravé à la main, contrecollé sur impression jet d’encre, 118 x 83 cm. Courtesy de l’artiste et Document Gallery (Chicago).
2/  Julien Creuzet, Arabesques-esquisse, 2018. Courtesy de l’artiste / Courtesy of the artist.
3/  Julien Creuzet, upset, gloomy, wonderful, sunset of moon, 2017. Panneau acrylique gravé à la main, contrecollé sur impression jet d’encre, 118 x 83 cm. Courtesy de l’artiste et Document Gallery (Chicago).

 


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Interview de Yoann Gourmel, commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 18 février 2019, durée 12'43". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissaire : Yoann Gourmel



*titre complet : « les lumières affaiblies des étoiles lointaines
les lumières à LED, des gyrophares,
se complaisent, lampadaire
braise brûle les ailes, sacrifice fou
du papillon de lumière, fantôme crépusculaire
d’avant la naissance du monde
c’est l’étrange, j’ai dû partir trop longtemps, 
le lointain, mon chez moi est dans mes rêves-noirs
c’est l’étrange, des mots étranglés
dans la noyade, j’ai hurlé seul dans l’eau, ma fièvre (...) »

« Avec une exposition, on peut raconter une histoire et cette histoire peut prendre la forme d’une fiction. […] Je tends à proposer des visions, et j’élabore une fiction dès lors que je réfléchis, que je crée des formes, ainsi qu’une mise en relation de ces différentes formes, un dispositif de circulation... Je décide de comment je veux donner à voir. » (1)

« C’est l’étrange, j’ai dû partir trop longtemps, le lointain, mon chez moi est dans mes rêves-noirs. C’est l’étrange, des mots étranglés, dans la noyade. J’ai hurlé seul dans l’eau, ma fièvre (...) sera le titre de l’exposition de Julien Creuzet ou pas » est le début d’un poème, d’une litanie à la première personne, d’une voix qui se dédouble bientôt et se démultiplie. C’est aussi le titre de l’exposition personnelle de Julien Creuzet au Palais de Tokyo, ou pas.

Une exposition qui prendra vie sous forme de chansons pop millénaires. Un paysage de fonds marins dans une piscine en plastique. Une rime féminine éclairée par une lumière bleutée qui tourne sur elle-même. Un perroquet qui glitch guitare à la patte. Un méandre mélodique aux rivages irréguliers. Un étalage de biffins au marché de Croix-de-Chavaux. Un souffle et un riff. Une partition chorégraphique dérivée d’une cérémonie Dogon. Sirius B en rotation sur des beats d’afro-house. Caroline zié-loli, Papa Djab, Napoléon Bonaparte et la tête tranchée de Joséphine. Un pitt à coqs place de la République. Sans oublier un chien sans poil à la peau-pixel couleur de fer, à la fois esprit malin et passeur entre les mondes. Ou pas.


(1) Julien Creuzet, entretien avec Yamina Benaï, L’Officiel Art, 23 janvier 2018.






Exposition proposée dans le cadre de la saison Sensible

« Sensible », la nouvelle saison du Palais de Tokyo s’ouvre sur des mouvements incertains : ceux de l’action combinée des eaux et des vents. Une balise maritime est suspendue au-dessus de nos têtes sans que l’on puisse anticiper sa trajectoire. Baromètre infatigable des humeurs de la nature, elle est ce que le mathématicien Henri Poincaré nommait « la sensibilité aux conditions initiales » : les mouvements imprévisibles entraînés par l’introduction d’une modification infime dans un système chaotique.

C’est cette matière instable que travaillent les artistes présentés dans cette saison. Theaster Gates, Angelica Mesiti, Julien Creuzet, Louis-Cyprien Rials, Julius von Bismarck et Franck Scurti. Tous portent une attention particulière aux mouvements : dans les histoires sociales, les migrations, les héritages culturels ou bien dans le déracinement et la transposition des signes et des gestes du quotidien.

Ils nous montrent que dans un monde chaotique, la mise en contact de différentes cultures produit des mouvements imprévisibles. Être sensible, c’est changer au contact de l’autre, c’est mettre en relation les imaginaires du monde, c’est produire les devenirs imprévisibles de nos destins mélangés.