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“Miguel Rothschild” Le Spectre
à la Maison de l'Amérique latine, Paris

du 15 octobre 2019 au 10 janvier 2020



www.mal217.org

 

© Anne-Frédérique Fer, visite de l'exposition avec Béatrice Andrieux, le 18 octobre 2019.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Miguel Rothschild, The Aura, 110 x 160 cm, tirages à jet d’encre avec brûlures.
2/  Miguel Rothschild, The Spectre, 140 x 210 cm, tirages à jet d’encre avec brûlures.

 


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Interview de Béatrice Andrieux, commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 18 octobre 2019, durée 9'04". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissaire invitée : Béatrice Andrieux



À partir du 15 octobre, la Maison de l’Amérique latine offre son espace d’exposition du rez-de-chaussée à l’artiste argentin Miguel Rothschild qui produit à cette occasion une création inédite. Installé à Berlin depuis le début des années 1990, Miguel Rothschild développe une œuvre composite mêlant installation, sculpture, verre, matière organique et photographie. Si au début de sa pratique, la performance tient une place importante, il s’en éloigne au fil des années, pour aborder d’autres supports comme la photographie n’hésitant pas à la brûler ou à la trouer.

L’ensemble des œuvres de Miguel Rothschild qui seront exposées à la Maison de l’Amérique latine à Paris est lié par le thème central de son travail : le spectre. En ce sens, l’artiste donnera à voir aux visiteurs son installation chorale « Groß und Kleingeist » composée de deux tirages photographiques.

Celle-ci décrit l’évolution d’un nuage de fumée grandissant, produit par un feu de forêt qui enveloppe la nature dans son néant blanc, de photographie en photographie, le cachant jusqu’à ce que plus rien ne soit visible. Le format des photographies exposées varie selon l’évolution du nuage de fumée. Miguel Rothschild compose ainsi une variation subtile de ce qui est détruit et ce qui est destructeur. Son souhait ne réside pas dans l’évocation d’une nature intacte et florissante. Au contraire, il s’intéresse à ce moment du hasard ou quelque chose se produit qui peut tout renverser, tout détruire. Dans le même temps, il répète ce que les photographies illustrent : il réalise donc uniquement des trous dans les endroits des photographies où le paysage apparaîtrait, exprimant ainsi une réalité perceptible du feu de forêt. Par cette action, il permet au spectateur de participer et de ressentir le danger à venir.

Il distille ici un sentiment confus de mystère et de menace. En brûlant le papier, l’artiste abandonne également le rapport traditionnel à la bi-dimension. Le papier, criblé de trous, s’étend vers l’extérieur et offre une autre perception, vers une ouverture, une incertitude.

En écho à cette présentation chorale, Miguel Rothschild conçoit pour la Maison de l’Amérique latine une vitrine d’où s’élève un panache blanc de fumée. Une métaphore de l’esprit des forêts. Rampant le long de la surface transparente comme s’il cherchait à la percer et à la saisir, à la recherche d’une possible évasion. Peu importe ses essais, l’esprit reste coincé entre les vitres. À la manière d’une image en mouvement, il fonctionne à la fois comme une extension spatiale et tactile des photographies dans la salle. Au croisement de plusieurs pratiques et techniques, Miguel Rothschild évoque l’esprit des forêts dans sa dimension spirituelle et poétique à la manière des croyances chamaniques ou chaque élément naturel possède une âme.