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“Chaumont-Photo-sur-Loire” 3e édition
au Domaine de Chaumont-sur-Loire, Centre d’arts et de nature

du 16 novembre 2019 au 28 février 2020



www.domaine-chaumont.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, voyage et présentation presse, le 15 novembre 2019.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Jeffrey Blondes, La Loire - Aube et crépuscule. © Jeffrey Blondes.
2/  Juan San Juan Rebollar, Sans titre. © Juan San Juan Rebollar.
3/  Juliette Agnel, Taharqa et la nuit. © Juliette Agnel.

 


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Interview de Chantal Colleu-Dumond,
directrice du Domaine et du Festival des Jardins de Chaumont-sur-Loire
et commissaire du Chaumont-Photo-sur-Loire,

par Anne-Frédérique Fer, à Chaumont-sur-Loire, le 15 novembre 2019, durée 10'29". © FranceFineArt.
(crédit photo : © Gilles Kraemer/lecurieuxdesarts.fr)

 


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Interview de Juliette Agnel,
par Anne-Frédérique Fer, à Chaumont-sur-Loire, le 15 novembre 2019, durée 8'07". © FranceFineArt.

 


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Interview de Jeffrey Blondes,
par Anne-Frédérique Fer, à Chaumont-sur-Loire, le 15 novembre 2019, durée 10'27". © FranceFineArt.

 


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Interview de Henry Roy,
par Anne-Frédérique Fer, à Chaumont-sur-Loire, le 15 novembre 2019, durée 8'02". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissaire de Chaumont-Photo-sur-Loire :
Chantal Colleu-Dumond, directrice du Domaine et du Festival des Jardins de Chaumont-sur-Loire.




Avec Juliette Agnel, Bae Bien-U, Jeffrey Blondes, Manolo Chrétien, Henry Roy et Juan San Juan Rebollar.

Cette troisième édition de Chaumont-Photo-sur-Loire rassemble des artistes français et étrangers, liés par leur relation particulière au paysage, qu’il s’agisse de ceux du Domaine ou des bords de Loire ou d’horizons beaucoup plus lointains, qu’ils soient asiatiques, africains ou américains.

Toutes ces images sont inédites ou jamais vues en France. Trois artistes expriment, de manière très originale et très différente leur relation particulière à la Loire. C’est le cas de l’Américain Jeffrey Blondes, dont l’objectif est de nous faire saisir, à l’issue d’un travail d’une année entière, l’essence du temps et des infinies variations de lumière et de couleur de paysages intemporels, Manolo Chrétien nous plongeant, quant à lui, dans les remous insaisissables et envoûtants du fleuve. Henri Roy, également fasciné par la Loire, a fait, dans le cadre d’une résidence, le portrait photographique du Domaine et restitué son immersion dans le site par le texte, autant que par l’image.

Le grand photographe coréen Bae Bien-U nous entraîne, quant à lui, dans la contemplation des Orums, d’hypnotisantes collines volcaniques de l’île de Jeju, aux formes abstraites et picturales, tandis que Juliette Agnel a rapporté d’un voyage au Soudan du Nord des images d’une intensité et d’une intemporalité exceptionnelles.

Le photographe mexicain Juan San Juan Rebollar nous fait, enfin, partager sa passion pour la poésie graphique des végétaux.

Plus d’une centaine d’images inédites célèbreront donc, dans le cadre de cet événement, de novembre 2019 à fin février 2020, la somptuosité et le mystère de paysages indifféremment proches ou lointains.

Chantal Colleu-Dumond, Commissaire de Chaumont-Photo-sur-Loire






Les artistes :


Juliette Agnel - Taharqa et la nuit et Un voyage dans le temps
- Galeries Hautes du Château + un livre aux éditions Domaine de Chaumont-sur-Loire

“L’extraordinaire série photographique Taharqa et la nuit de Juliette Agnel résulte d’un incroyable concours de circonstances. Ma propre rencontre avec le Soudan, la richesse de son histoire millénaire, la beauté inouïe de ses paysages et de ses pyramides, autant que la découverte de Méroé m’avaient profondément marqué comme, bien des années plus tôt, la lecture des romans d’Olivier Rolin.

La contemplation de ses “portes de glace” est à l’origine de mon intuition que Juliette Agnel était en mesure de traduire, avec profondeur et subtilité, la puissance et la poésie de ces saisissants vestiges surgissant des sables du désert. L’immédiate acceptation par l’artiste d’accomplir cette mission délicate au Soudan, entre deux révolutions, dans un climat politique plus qu’incertain, son habitude des situations extrêmes, soit dans le froid du Grand Nord, soit lors de voyages qu’elle avait déjà effectués en Afrique, m’avait laissé à penser que cette aventure était possible. Et pourtant rien n’était simple, pour qu’elle puisse arriver à Méroé. Mais beaucoup de complicités et de hasards heureux se sont conjugués pour permettre à l’impossible de devenir possible, au mystère de ces édifices intemporels de s’approcher de nous et de nous faire rêver dans leur gangue de nuit.

Cette commande est, en quelque sorte, une résidence de Chaumont-sur-Loire hors les murs, l’artiste étant partie chercher pour nous la quintessence de paysages peu accessibles et pourtant fascinants. Les images qui résultent de cet étonnant voyage sont d’une exceptionnelle beauté et nous plongent dans la profondeur des temps et de l’histoire des mythiques pharaons noirs.”
Chantal Colleu-Dumond


Bae Bien-U – Orums
- Galeries Hautes du Château

Bae Bien-U exerce l’art de la photographie depuis une quarantaine d’années. Il est aujourd’hui devenu incontestablement le plus grand photographe coréen. Reconnues dans le monde entier, ses oeuvres au langage universel reflètent avant tout la préoccupation du peuple coréen à vivre en harmonie avec la nature.

Bae Bien-U photographie en mode panoramique une nature en perpétuel mouvement. Ses séries emblématiques sur les arbres sacrés, l’océan et les Orums - collines volcaniques d’une île coréenne - encouragent l’esprit du spectateur à faire une pause pour mieux s’évader et méditer dans ce paysage.

La série des arbres sacrés a été présentée à Chaumont-sur-Loire en 2014.

Ce sont des images plus austères et délibérément épurées qui sont présentées dans le cadre de cette exposition consacrée aux collines Orums. Elles apparaissent comme des peintures abstraites et puissantes dont l’empreinte est très forte sur nos imaginaires avec des jeux chromatiques subtils : le blanc, le gris et une infinité de nuances de noir.


Jeffrey Blondes - La Loire - Aube et crépuscule, 2018 ↑- 2019 ↓ : 12 minutes de film - Galerie basse du Fenil

Les films présentés par Jeffrey Blondes au Domaine de Chaumont-sur-Loire résultent d’un travail d’enregistrement systématique et régulier d’un même paysage de bord de Loire, deux heures par mois, pendant un an - six mois à l’aube et six mois au crépuscule. On pourrait se croire en Amazonie ou en Afrique tant la pureté du paysage est sauvage et intacte.

“Je veux transmettre une certaine sensation de temps… la lenteur que nous sentons quand nous nous asseyons dans l’herbe et prenons le temps de regarder le soleil se lever ou se coucher. Le temps de la nature. Dans tout mon travail, il y a ce besoin du ralenti ; prendre le temps de passer de l’acte à ‘regarder’ à la sensation de ‘voir’. Difficile à transmettre dans un lieu public, où les gens ne donnent que quelques minutes, voire quelques secondes pour regarder une oeuvre d’art. Le but ici c’est d’arrêter l’observateur juste assez longtemps pour qu’il se rende compte que l’image n’est pas statique, que cela évolue et que si on s’arrête pour un moment, on peut entrer dans un autre espace-temps qui n’est pas à la même échelle de nos vies quotidiennes où nous sommes saturés d’images sans fin... ce monde où on regarde beaucoup sans rien voir... J’offre l’inverse... J’invite les gens à regarder très peu pour qu’ils puissent enfin voir tous les détails.” Jeffrey Blondes


Manolo Chrétien – Fusions - Galeries de la Cour des Jardiniers

Manolo Chrétien est fasciné par les ondulations lumineuses et quasi métalliques de la Loire. Il faut dire que tombé du ciel sur le tarmac de la base aérienne d’Orange en 1966, Manolo Chrétien a été biberonné au kérosène, et entouré d’aéronefs en aluminium riveté tels que Mystère, Mirage et autre Vautour, jusqu’à ce qu’il poursuive ses études à Paris en École d’art.

Tous les étés, il retrouvait sa famille sur une petite île des côtes bretonnes. Ces deux univers en apparence opposés ont révélé chez Manolo Chrétien une fascination pour les ondulations métallisées qui scintillaient sous ses fenêtres : celles des avions qu’il voyait évoluer au sol et en l’air, et celles de la mer avec ses reflets d’argent à contre-jour.

Dès la fin de ses études artistiques, il s’est équipé d’un appareil moyen format argentique, et s’est laissé guider par ces puissants souvenirs d’enfance. Il n’a cessé de traquer ce qu’il nomme ses Aluminations : ces instants de lumières et de reflets magiques, où tout ondule et provoque une ivresse naturelle, qui fait basculer l’artiste dans un monde parallèle, un état second de fusion avec la matière, où la déformation, la transformation, la distorsion des supports procurent une émotion qui emmène la photographie aux confins de la peinture.


Henry Roy – Chaumont sur Loire - Portrait animiste – Asinerie

La série photographique et les textes d’Henry Roy présentés cet hiver résultent d’une longue résidence de l’artiste à Chaumont-sur-Loire. Henry Roy a pu arpenter en toute saison le Domaine et en saisir avec son regard particulier la poésie changeante et constante à la fois.

“Nous sommes toutes et tous les fruits d’une rencontre. En moi se mêlent deux mondes considérés comme antinomiques. Celui de la France ancestrale qui a su cultiver, au long des siècles, d’admirables savoir-faire, et celui d’Haïti, pays de réalisme magique et de merveilleux, né de la conjonction tragique du système colonial et d’une Afrique suppliciée.

Enfant, je visitais les châteaux de la Loire avec ma classe de primaire, impressionné par ces joyaux d’une histoire où je ne me trouvais pas. Dans un même temps, mes parents m’insufflaient, par leurs seules présences, l’héritage afro- caribéen légué par leurs lignées.

Ce portrait de Chaumont-sur-Loire est une façon poétique d’embrasser cette double filiation. L’exposition de nombreuses oeuvres d’art, la maîtrise esthétique et le faste qui donnent au Domaine sa splendeur, s’y confrontent aux manifestations d’une nature habitée, régie par des lois secrètes, inaccessibles à toute rationalité.

Pour dresser ce portrait, j’ai fait allégeance à ces lois. Me tenant, en résidence intermittente, à l’écoute de cette nature de France, je me suis imprégné du rythme des saisons, des fluctuations de la lumière, des nuages et des vents, me suis soumis aux frasques du hasard. Ignorant la fièvre de notre temps, j’ai opté pour la flânerie, avec le calme introspectif d’une méditation. Je me suis accordé la liberté, le luxe ultime de ne me fier qu’au radar de mon ressenti durant toute la durée de ce voyage intérieur. Chemin faisant, j’ai honoré les esprits des plantes, des pierres, de l’eau, de la terre et du ciel, avant d’aller saluer les fantômes qui hantent ces lieux.

Je me suis livré aux rituels d’un culte inventé, à un cérémonial, un acte psycho-magique, comme une forme d’incantation adressée aux forces de guérison de notre planète dévastée.

Ainsi que Salvador Dali l’a fait, en son temps, avec la gare de Perpignan, j’ai placé Chaumont-sur-Loire au centre de l’univers.”
Henry Roy (extrait du journal).

Ce travail, alliant photographies et texte, sera exposé à Chaumont-sur-Loire, en novembre 2019, sous la forme d’un journal.


Juan San Juan Rebollar - Galerie basse du Château

Photographe et artiste digital, Juan San Juan Rebollar a participé à de nombreuses expositions collectives et personnelles, tant au Mexique qu’à l’étranger, notamment au Danemark, en Espagne, aux États-Unis et à Cuba.

Ces dernières années, il a consacré une grande partie de son travail au processus d’évolution de la vie des plantes. Photographe passionné des formes végétales, il éprouve, en effet, une fascination pour l’aspect, les contours, la configuration des feuilles et des fleurs, pour l’architecture secrète et souvent éphémère des merveilles de la nature. Il observe et photographie notamment le processus d’épanouissement et de dégénérescence des inflorescences, donnant naissance à des images très graphiques et très poétiques.

Les photographies présentées dans le cadre de cette exposition jouent sur les infinies nuances du noir et blanc, magnifiant les plissés, les froissés, les froncés de cette matière vivante que sont les feuilles, les pétioles, les bractées, mais aussi les pétales, les bourgeons, les boutons, les corolles des fleurs.