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“Au pays des monstres” Léopold Chauveau (1870-1940)
au Musée d'Orsay, Paris

du 10 mars au 28 juin 2020



www.musee-orsay.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 9 mars 2020.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Léopold Chauveau (1870-1940), Paysage monstrueux n°55, 1921. Encre noire et aquarelle sur papier, 18,7 x 26,5 cm. Paris, musée d’Orsay don de Marc Chauveau par l’intermédiaire de la SAMO, Musée d’Orsay, 2019.
2/  Léopold Chauveau (1870-1940), Monstre, esquisse. Plâtre, H. 13,3 ; L. 4,3 ; P. 5 cm. Collection particulière. © Musée d'Orsay / Patrice Schmidt.
3/  Léopold Chauveau (1870-1940), Paysage monstrueux, n°41, 1920. Encre noire et aquarelle sur papier vélin épais Ingres Arches MBM, H. 18,7 ; L. 26, 5 cm. Collection particulière.

 


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Interview de Ophélie Ferlier-Bouat,
conservatrice Sculpture au musée d’Orsay et co-commissaire de l'exposition,

par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 9 mars 2020, durée 19'51". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissaires :
Ophélie Ferlier-Bouat, Conservatrice Sculpture au musée d’Orsay
Leïla Jarbouai, Conservatrice Arts graphiques au musée d'Orsay
Avec Géraldine Masson, collaboratrice scientifique




Médecin par obligation familiale, Léopold Chauveau s'est réfugié en autodidacte dans un univers artistique étrange et singulier. À la fois sculpteur, illustrateur et auteur de livres pour adultes et enfants, il est longtemps resté oublié de l'histoire de l'art, avant que plusieurs donations de son petit-fils au musée d’Orsay ne permettent sa redécouverte. Désormais riche de 526 dessins, 48 sculptures et d’archives liées à sa production artistique, le musée propose au public une immersion dans son oeuvre, en résonance avec ses sources d’inspiration et ses contemporains.

Les premières sculptures de Léopold Chauveau sont datées de 1905, alors qu’il réside à Versailles, non loin du peintre et sculpteur Nabi Georges Lacombe. Les monstres deviennent rapidement un leitmotiv de sa production, en sculpture comme en dessin, avec la première série de la Maison des monstres (1910-1919). Hybrides, ses créatures sont souvent attachantes, maladroites et comme étonnées de leur propre présence. Semblant sortir de son inconscient, elles constituent pour Chauveau de véritables compagnons, le peuple d'un monde imaginaire dans lequel il trouverait refuge, loin de l’exercice de la médecine qu’il abhorre. Malgré leur singularité, les monstres sculptés de l'artiste peuvent s'inscrire dans une généalogie de l'histoire de l'art ; on pense notamment aux gargouilles médiévales ou à des influences japonaises.
Pendant la Première Guerre mondiale, Chauveau oeuvre comme chirurgien aux armées et doit faire face à une série de deuils. Durant l’année 1917, il envoie à ses enfants des cartes postales du front illustrées de monstres à la plume proches de ceux de la Maison des monstres.

Vers 1922, il abandonne la médecine et se consacre à sa production littéraire et artistique. Chauveau se lie alors avec des écrivains tels Roger Martin du Gard, André Gide ou encore Paul Desjardins.

Il écrit puis illustre des recueils d’histoires pour enfants. Dépourvues de morale, ironiques et souvent cruelles, les histoires de Chauveau mettent en scène des animaux confrontés à des péripéties fantastiques. Il dessine également des Paysages monstrueux, étendues antédiluviennes et désertiques où évoluent des monstres biomorphes qui se plient à des activités étranges. Chauveau adopte un trait synthétique, précis et incisif pour créer ses personnages, d’un trait souple à l’encre de Chine dans un style naïf inspiré par l’univers enfantin, dans des décors simplifiés mais explicites. Chauveau a aussi illustré de grands classiques (L'Ancien et le Nouveau Testament, Les Fables de La Fontaine), dont il a même parfois revisité le texte (Le Roman de Renard). Au début des années 1930, Chauveau manifeste son antifascisme dans le récit illustré le Bouffon Babriot, qui conte avec humour noir et des moyens plastiques épurés la montée sur le trône d’un bouffon doté de bon sens, qui renverse la hiérarchie militaire et prône la paix. Cette exposition permet une complète redécouverte d'un oeuvre sans équivalent à son époque.



À l’occasion de l’exposition, de nombreux dispositifs de médiation, scénographiques et numériques, ont été conçus en lien avec l’oeuvre et l’univers singuliers de Léopold Chauveau. Réalisés en collaboration avec des auteurs, étudiants et illustrateurs d’aujourd’hui, ils se déploient au coeur de l’exposition dans un espace dédié.

La scénographie élaborée par Martin Michel s’articule autour de deux grands axes : d'une part la personnalité, la vie et l'oeuvre de Léopold Chauveau présentés sur les cimaises extérieures de la salle, et au centre, un décor imaginaire et créatif inspiré d’un des dessins de Léopold Chauveau, qui saura fasciner les plus jeunes visiteurs grâce à des dispositifs variés, ludiques et interactifs.

Ainsi, au coeur de l’espace pour enfants de l’exposition, dessins et monstres sculptés sont accrochés à hauteur des plus jeunes. Les petites mains découvrent des monstres cachés dans les anfractuosités des vitrines-roches, (expériences tactiles), l’espace-lecture au pied des arbres invite à faire une pause pour plonger dans les contes écrits et illustrés par l’artiste, dont trois sont racontés dans une petite salle immersive. Plus loin, on pourra donner libre cours à son imagination en dessinant des monstres (sur table tactile) pour les voir ensuite rejoindre une fresque – proprement monstrueuse !

Le musée d’Orsay a également confié à Claude Ponti l’écriture de cinq histoires librement imaginées à partir de cinq sculptures de monstres conçues par Léopold Chauveau. Ces histoires adaptées en autant de podcasts audio, de six à dix minutes, seront accessibles au sein de l’exposition par le biais d’un flash code.

Parallèlement, dans le cadre d’un partenariat inédit entre le musée d’Orsay et Gobelins, l’école de l’image, des étudiants en première année de motion design se sont inspiré des oeuvres de Léopold Chauveau pour réaliser leurs propres films (1 minute environ), qui seront diffusés en boucle dans l’exposition, sur six écrans. Une version sonore sera également disponible sur les supports numériques du musée, notamment les réseaux sociaux.