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“Turner, peintures et aquarelles” Collection de la Tate
au Musée Jacquemart-André, Paris

du 13 mars au 20 juillet 2020



www.musee-jacquemart-andre.com

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 12 mars 2020.

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Légendes de gauche à droite :
1/  J. M. W. Turner (1775 – 1851), Venise : vue sur la lagune au coucher du soleil, 1840. Aquarelle sur papier, 24,4 x 30,4 cm. Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856. Photo © Tate.
2/  J. M. W. Turner (1775 – 1851), Un paysage italianisant idéalisé avec des arbres au-dessus d’un lac ou d’une baie, éclairé par un soleil rasant, vers 1828–1829. Aquarelle sur papier, 31,2 x 43,9 cm. Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856. Photo © Tate.
3/  J. M. W. Turner (1775 – 1851), Jumièges, vers 1832. Gouache et aquarelle sur papier, 13,9 x 19,1 cm. Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856. Photo ©. Tate.

 


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Interview de Pierre Curie, conservateur du musée Jacquemart-André et co-commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 12 mars 2020, durée 7'20". © FranceFineArt.

 


texte de Sylvain Silleran, rédacteur pour FranceFineArt.

 

La silhouette du château de Norham se découpe dans un contre-jour bleuté, spectre transparent sur un rocher dissout dans le lointain. Les collines disparaissent les unes après les autres, lavées par une brume humide, futur britannique du sfumato toscan. Le ciel de Stourhead est parcouru d'orages passionnels aux griffes électriques. Le paysage chez Turner ne reste pas bucolique bien longtemps : au-dessus de Blair Atholl la pluie balaie le papier, elle se mêle aux rayons du soleil perçant les nuages comme des flèches, le climat comme combat de vie et de mort, une guerre de soldats et d'archers.

Devant Syon House et le Kew Palace, des vaches rouges transparentes, des formes minimales qui sont néanmoins enracinées dans la terre depuis des temps immémoriaux. Dans les roseaux un cygne blanc s'envole ; quelques gestes justes et évidents de maître calligraphe suffisent à créer une bulle intime, un froissement soudain dans la nature silencieuse.

Une mer que le clair de lune extrait de la nuit dans un noir et blanc ocré laisse deviner son rivage par quelques fins reflets d'écume. Le ciel est barré de grands mouvements liquides, taches sombres s'allongeant. Sur une étude du Phare d'Eddystone, le mouvement des vagues et des nuages se confondent dans une même furie, les éléments gris explosent dans un combat de bêtes sauvages, peignant le ciel d'un rose crépusculaire, teinté de sang.

En quelques plans successifs se reflétant dans l'eau calme du matin, Turner peint avec tendresse une vue de Venise. La basilique San Giorgio Maggiore a la présence fantomatique irréelle d'un songe, d'une illusion. Les vues du château de Leyen, de Dinant, Bouvignes et Crèvecœur sont des terrains d'expérimentation avec la couleur. Des verts, ocres, rouge, roses sur un papier teinté bleu modèlent des collines de feu. Les calmes étendues d'eau reflètent un embrasement généralisé, puissant et joyeux.

Le port de Scarborough comporte les détails minutieux de bateaux, de pécheurs, un chien, des chevaux capturés par un œil auquel rien n'échappe et un pinceau précis comme une pointe d'argent. Les occupants d'une barque voguant dans le calme de Jumièges s'amusent, dessinés avec une précision d'horloger. Le plan d'eau se dérobe bientôt, le paysage fond, se dilue. Les bâtiments dans le fond deviennent squelettes de pierre ou d'os, tout devient eau, liquide, bouillon de culture. La nature triomphe des hommes désormais intrus sur leur terre, puis apparaissent des visions d'une autre réalité, une peinture de l'invisible, du mystique.

Turner esquisse en quelques mouvements la puissance des éléments. De cette urgence, d'un nombre limité de gestes, l'air, l'eau, la terre, le feu se densifient, s'épaississent jusqu'à ce qu'on puisse les toucher. Une épave noire prise dans une tempête grise, rose-orangé de corail ressemble à un crâne, un monstre marin, un animal fantastique d'outre-tombe. Des cavernes sombres comme l'origine du monde s'apprêtent à mettre bas l'humanité. Ailleurs des trainées bleues dans le ciel, quelques taches comme des accidents et une nuée d'oiseaux s'enfuit. A Whitehaven des nuages sont une mâchoire grise aux immenses crocs qui s'ouvre pour dévorer le rivage, la pluie tombant sur la mer déploie les ailes d'un oiseau bleuté. Il y a quelque chose d'animiste, un voyage chamanique dans cette vision d'une nature habitée d'esprits.

Un petit coucher de soleil explose comme de la dynamite jaune et rouge, un autre oppose un turquoise et un orange pop. Tout devient couleur et mouvement. Deux toiles tardives : un Yacht approchant de la côte et une Mer agitée avec des dauphins montrent une abstraction dépassant toute idée impressionniste. Il y a là la somme de toute la virtuosité du peintre. Tout y est : la délicatesse alternant avec la brutalité, l'humide et le sec, les griffures, les éclaboussures. Partout et nulle part, ce qui est dit, ce qui est suggéré, ce qui est caché se superposent dans une déflagration assourdissante. Turner entre dans la modernité avec une audace aveuglante.

Sylvain Silleran

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat :
David Blayney Brown, conservateur senior de l’art britannique du XIXe siècle à la Tate, Royaume-Uni
Pierre Curie, conservateur du musée Jacquemart-André




En 2020, le musée Jacquemart-André présente une rétrospective de Joseph Mallord William Turner (1775-1851). Incontestablement le plus grand représentant de l’âge d’or de l’aquarelle anglaise, il en exploita les effets de lumière et de transparence sur les paysages anglais ou les lagunes vénitiennes.

Grâce aux prêts exceptionnels de la Tate, Royaume-Uni, qui abrite la plus grande collection de Turner au monde, le musée Jacquemart-André accueille une exposition de 60 aquarelles et quelque 10 peintures à l’huile, dont certaines n’ont jamais été présentées en France.

Outre ses oeuvres achevées destinées à la vente, Turner conservait pour lui-même un fonds considérable d’oeuvres, laissé à sa mort dans sa maison et dans son atelier. Avec leur caractère propre, ces esquisses, plus expressives et expérimentales, sont certainement plus proches de sa vraie nature que celles peintes pour le public. Au total, après la mort de l’artiste, la nation britannique en 1856 reçoit un legs immense comprenant une centaine de peintures à l’huile, des études inachevées et des ébauches, ainsi que des milliers d’œuvres sur papier : aquarelles, dessins et carnets de croquis.

L’écrivain John Ruskin, l’un des premiers à avoir étudié l’ensemble de ce legs, observa que Turner avait réalisé la plupart de ces oeuvres « pour son propre plaisir ». Aujourd’hui conservé à la Tate Britain, ce fonds révèle toute la modernité de ce grand peintre romantique. L’exposition dévoile une partie de ce fonds intime qui offre des points de vue uniques sur l’esprit, l’imagination et la pratique privée de Turner.

Cette monographie évoque le jeune Turner, issu d’un milieu modeste. D’abord autodidacte, il travaille chez un architecte, prend des cours de perspective et de topographie, puis entre à l’école de la Royal Academy à l’âge de quatorze ans. Insatiable voyageur, il s'affranchit progressivement des conventions du genre pictural et met au point sa propre technique.

Un parcours chronologique permet de suivre pas à pas son évolution artistique : de ses oeuvres de jeunesse d’un certain réalisme topographique aux oeuvres de sa maturité, plus radicales et accomplies, fascinantes expérimentations lumineuses et colorées.

Associées ici à quelques aquarelles achevées et peintures à l’huile pour illustrer leur influence sur la production publique de Turner, ces oeuvres très personnelles demeurent aussi fraîches et spontanées que lorsqu’elles sont nées sur le papier.






Parcours de l’exposition :


Salle 1. De l’architecture au paysage : les oeuvres de jeunesse

Les premières études de paysage et d’architecture de Turner témoignent de ses rapides progrès. Élève à la Royal Academy, Turner développe aussi ses talents de dessinateur en travaillant pour plusieurs architectes. Il prend bientôt l’habitude de partir en voyage l’été avec ses carnets de dessins, en quête de sujets d’inspiration pour créer des oeuvres destinées à alimenter les expositions de la Royal Academy ou à satisfaire des commandes. Il s’éloigne un peu plus de Londres chaque année, explorant le sud et l’ouest de l’Angleterre, le pays de Galles et les sites de plus en plus spectaculaires à mesure que l’on progresse vers le nord, comme dans les Highlands en Écosse. À cette époque, l’empire britannique s’étend sur toute la planète mais la guerre contre la France interdit tout voyage outre-Manche. Au cours de ces années, la représentation par les artistes anglais du paysage et du patrimoine nationaux recèle des accents patriotiques. Turner devient un artiste recherché des collectionneurs, comme l’antiquaire Sir Richard Colt Hoare à Stourhead et le très fortuné William Beckford à Fonthill Abbey.


Salle 2. Nature et idéal : l’Angleterre, 1805-1815
La brève paix d’Amiens entre le Royaume-Uni et la France (1802-1803) permet à Turner de découvrir la grandeur des Alpes suisses et d’étudier les maîtres anciens au Louvre. Mais l’Europe continentale redevient inaccessible jusqu’à la défaite de Napoléon en 1815, si bien que Turner continue d’explorer l’Angleterre. Il se documente notamment pour répondre à des commandes d’aquarelles destinées à être reproduites en gravures dans des ouvrages comme Vues pittoresques de la côte sud de l’Angleterre et Histoire du comté de Richmond. Ces projets font connaître son art à un public plus vaste. Turner entreprend d’ouvrir sa propre galerie à Londres en 1804 pour y organiser annuellement des expositions personnelles, dans lesquelles il présente des oeuvres sur papier et des peintures à l’huile. L’année suivante, il habite quelque temps en bordure de la Tamise à la campagne, à l’ouest de Londres, naviguant sur le fleuve et peignant parfois directement à l’aquarelle d’après nature. En 1807, il est nommé professeur de perspective à la Royal Academy, tout en poursuivant sa production de compositions originales à l’aquarelle. Il cherche aussi à consolider sa renommée de théoricien du paysage à travers les gravures ambitieuses de son Liber Studiorum (« Livre des Études ») publié entre 1807 et 1819. Élaboré à partir de motifs à l’aquarelle, le Liber établit des catégories de paysage, allant du paysage naturaliste au paysage idéal : « architectural », « historique », « marin », « montagneux », « pastoral » et « pastoral élevé ». À la source de cet ouvrage, le Liber Veritatis, gravé d’après les dessins paysagers de Claude Lorrain (1600 – 1682), exerce une influence constante sur l’art de Turner.


Salle 3. A la découverte de l’Europe : 1815-1830
Avec l’instauration d’une paix durable en Europe, Turner parcourt en 1817 la Belgique, les Pays-Bas et la Rhénanie allemande. Suivent de nombreux voyages sur le continent durant près de trente ans, souvent dans des régions montagneuses ou le long de cours d’eau majeurs. En 1819-1820, il effectue tard dans sa carrière un « Grand Tour » d’Italie de six mois, à Rome principalement, où il étudie les grands monuments, l’art et les antiquités, et également à Naples et à Venise. Ce long périple dans le sud est volontiers considéré comme une période clé dans la carrière de Turner. Il accentuera durablement son traitement déjà intense de la lumière et de la couleur. En 1828, il séjourne à nouveau plusieurs mois à Rome, où il expose des peintures réalisées sur place. Parallèlement à ces voyages sur le continent, Turner continue à parcourir l’Angleterre. Constamment sollicité par les éditeurs de gravures, Turner effectue des dessins pour les séries Marines, Les Rivières anglaises et Les Ports anglais. Il explore la vie et le caractère anglais dans l’importante série des Vues pittoresques d’Angleterre et du Pays de Galles (gravée entre 1827 et 1838).


Salle 4. Les voyages de Turner : 1830-1840
Dans les années 1820, Turner a visité la France au fil de la Seine et parcouru la Belgique, le Luxembourg et l’Allemagne. Durant les dix années suivantes, il poursuit ses voyages en Europe. À cette époque, il aime peindre les paysages, les petites et les grandes villes à l’aquarelle et à la gouache, sur des papiers teintés qu’il transporte en liasses avec ses carnets habituels. Ses vues des bords de la Loire et de la Seine ont été gravées en petit format pour trois livres de voyages publiés entre 1833 et 1835 intitulés Promenades au bord de la Loire et Promenades au bord de la Seine et commercialisés sous le titre générique de Tour annuel de Turner. Certaines vues de ce type sont exécutées à partir de premiers contours au crayon vraisemblablement dessinés sur le vif. Turner travaille en effet rarement à l’aquarelle en extérieur car cela demande selon lui trop de temps : il préfère ajouter les détails et la couleur dans un second temps, peut-être le soir même dans une auberge ou à son retour à Londres. Cependant, certains des paysages alpestres qu’il réalise en 1836 en France, en Suisse et dans le Val d’Aoste, font peut-être exception, à en croire un compagnon de Turner qui le décrit travaillant l’aquarelle en plein air. En 1818, il est chargé pour la première fois d’illustrer, pour des éditions commerciales, les écrits du poète et romancier Sir Walter Scott par des aquarelles aux détails minutieux. Turner illustre par la suite de nombreux ouvrages, parmi lesquels les poèmes de Samuel Rogers, dont les pages bénéficieront de l’imagerie vivante de Turner.


Salle 5. Lumière et couleur
Sa pratique de l’aquarelle amène parfois Turner à exécuter des études en couleurs détaillées de même format que ses projets aboutis. Même pour ces compositions, il aurait déclaré qu’il ne travaille « pas selon un processus établi, mais joue avec les couleurs jusqu’à ce qu’il ait exprimé les idées qu’il a en tête ». On conserve un grand nombre de ces feuilles réalisées à partir de la fin des années 1810, dites « ébauches colorées » (colour beginnings). Ce type d’études colorées, traitées avec une grande liberté, fait écho aux dessins détaillés de ses carnets qui constituent ses sources premières. Les « ébauches colorées » qu’il peint dans l’atelier à partir de ses dessins lui permettent de réintroduire la lumière et la couleur en faisant appel à sa mémoire visuelle phénoménale, à son imagination et à sa maîtrise technique inégalée.
D’amples lavis aux couleurs intenses transparaissent souvent sous le fini délicat d’aquarelles achevées. Sa pratique de la peinture à l’huile suggère des procédés comparables : parfois, les « jours de vernissage » précédant les expositions de la Royal Academy, Turner complète de touches rapides une composition largement inachevée afin de l’unifier. Les « ébauches colorées » peuvent tout à fait apparaître à des spectateurs modernes comme l’expression d’humeurs et d’atmosphères. Que Turner en ait conservé autant laisse supposer que lui-même retirait une satisfaction esthétique de ces expériences privées.


Salle 6. Une approche sensible de l’art
Turner vient régulièrement se détendre sur les terres de son protecteur Lord Egremont à Petworth dans le Sussex, où il peint des aquarelles intimistes du manoir et de ses habitants. Ces oeuvres à la touche enlevée traduisent la grande liberté de l’artiste qui se plaît à expérimenter, tant dans le choix des motifs que dans celui des matériaux qu’il emploie. Sont également présentés dans cette salle une palette et un cabinet à pigments ayant tous deux appartenu à Turner et qui témoignent directement de son audace dans l’utilisation des couleurs et en particulier d’un usage fréquent des couleurs primaires, le rouge, le jaune et le bleu. Ce goût pour les coloris éclatants va s’exacerber dans les oeuvres de sa maturité.


Salle 7. Maître et magicien : les oeuvres de la maturité
Durant la dernière décennie de sa carrière, jusqu’au milieu des années 1840, Turner va produire certaines de ses plus belles aquarelles. Créées dans un contexte de changement, tant des goûts que des classes de sa clientèle, elles ne sont plus destinées à des expositions ou à des éditeurs, mais à un cercle restreint de collectionneurs ou d’admirateur avantgardistes. Au fur et à mesure que la pression des grands projets d’estampes diminue, Turner redevient plus prolifique dans sa production privée. Il retrouve le plaisir de peindre sans se plier à la nécessité de dessiner. Un troisième et dernier voyage à Venise en 1840 inspire la production d’une multitude d’aquarelles et de plusieurs toiles présentant la cité à toute heure du jour et de la nuit. L’interaction de la lumière et des reflets sur l’eau de la lagune dissout les formes architecturales dans des lavis limpides. À propos d’une vue de Venise peinte à l’huile, un critique qualifie Turner de « magicien » qui « commande aux esprits de la Terre, de l’Air, du Feu et de l’Eau ». Ces oeuvres mêlant les éléments entre eux prennent également forme durant ses voyages estivaux dans les Alpes, entre 1841 et 1844. Elles évoquent tantôt les masses simplifiées de montagnes accrochant une aube fugace, tantôt un coucher de soleil sur des lacs miroitants.


Salle 8. La main et le coeur : les dernières oeuvres
Après plus d’un demi-siècle de travail et de voyages, la santé de Turner se met à décliner alors qu’il atteint l’âge de soixante-dix ans. Il fait encore deux brefs séjours dans le nord de la France et sur la côte normande en 1845, « à la recherche de tempêtes et d’épaves ». Il y produit des études limpides mêlant la mer, le rivage et le ciel. Très semblables à celles qu’il exécute depuis des années pour son propre plaisir, elles n’affichent aucun indice de date ou de lieu, mais n’en sont pas moins assurées et réalisées de main de maître. Durant ses dernières années, Turner se rend régulièrement dans la ville balnéaire anglaise de Margate. Là, les limites de la Tamise se confondent avec l’horizon infini de la mer sous les ciels « les plus beaux de toute l’Europe », selon ses propres mots. Bien des études du soleil et des nuages brossées là ou ailleurs se passent entièrement de détails topographiques. Baignées de lumière, elles sont devenues de pures méditations de l’artiste sur le monde. Une même démarche semble présider à l’élaboration des peintures à l’huile que réalise Turner à cette époque, tant sur le plan conceptuel que formel. Son style se fait plus vif, la touche plus empâtée et les compositions figuratives cèdent le pas à des toiles qui suggèrent plus qu’elles ne décrivent, en s’appuyant sur une appréciation subtile de la lumière, de la couleur et des effets atmosphériques. Cette dissolution des formes aux profit d’effets sensibles, d’abord visible dans ses marines, est également à l’oeuvre dans les dernières toiles que l’artiste expose au public à la Royal Academy en 1850. Turner s’éteint l’année suivante, en laissant derrière lui un fonds d’une richesse et d’une variété exceptionnelles.