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“les voyages de Marie-Nelly Denon-Birot”
CHRONIQUES : LA FIN              (3/4)

Alors IL existe ?

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Oh ces villes, avec leurs rues qui plongent vers des centres aléatoires, des centres devenus improbables. Tous ces lacis de passages par lesquels nous faisons nos vies, ces villes-iles de nos rêves, de nos destins. Comment faire pour briser vos enchaînements de fausses pierres, comment faire pour revenir au centre d’une clairière où courent des enfants ?

Allez donc savoir pourquoi un tram, un train, peuvent-ils vous ramener dans quelques vieilles maisons, aujourd’hui si loin ?
Allez donc savoir pourquoi les pierres d’Ensérune sont-elles soudain illuminées par le regard borgne d’un tram Bordelais ?
Allez donc savoir pourquoi dérisions, désespoirs, déterminations, espérances, peuvent revenir en mémoire avec le bercement discontinu d’un tram ?
Allez donc savoir pourquoi une très vieille église dans le sud peut être la sœur d’une église dans une banlieue chic d’une ville de pierres et d’un sanctuaire très-ancien près de la Garonne dans une ville de tuilots…
Allez donc savoir pourquoi Bapaume, Abbeville, Doullens, Le Havre, Pointe A Pitre, Saint Malo, Chartres, les Saintes et tant d’autres ont de superbes sourires dès lors que l’on parle d’elles… Ou même que l’on se contente d’effleurer leurs rues en sautillant comme une enfant au sortir de l’école…
Tout n’est que rêves, accessibilité des rêves, inaccessibilité des réalités.
Dans tous les lieux de notre monde, il y eut toujours le rire d’un tout petit et les pleurs d’une mère. Dans la ville de pierre il y eut un jour triste et las d’être triste car une femme pleurait une fois de plus l’amour évaporé de sa chair promise à la tombe.
Pourtant en ce mois d’octobre arrivé à mi-route il avait aussi fait du beau temps ; même si l’angoisse faisait route en cette mère vers la sortie, vers l’infamie que la vie peut imposer à une femme. Aucune joie ne sera plus semblable, aucun soupir n’aura la même densité, aucune parole ne pourra se frayer chemin vers les autres, sans qu’une ombre maligne ne se trouve encochée en son cœur de mère comme une sagette en son arc.
Il est des rencontres que laissent du miel sur les dents et d’autres font couler de l’acide sur la peau tendre des paupières… Parfois sans jamais s’ouvrir à la lumière elles se tiennent en retrait dans l’imaginaire afin de mieux occuper le temps et occulter toute autre diversion. Il faut aussi se dire que certains de ces brefs intermèdes renvoient la passagère vers un passé dans lequel s’endorment des visages aimés, amour, fraternité, enfants très chéris, amitiés.
Jusqu’à ceux des trahisons, des mensonges qui écrasent, des histoires dans lesquelles seule l’imagination a quelque culpabilité. Il y a des moments de folie menant à des peurs ancestrales et des espoirs rencontrant des gens du présent, des rires et des bonheurs. Tout ici n’est que rêve… Un rêve qu’il faut habiter quelques instants, voilà tout.


Entre les uns qui prétendent que Dieu a de toute éternité clamé à Adam que seul l’Islam était juste et bon, entre les Table de la Loi, et entre les Evangiles témoins diserts d’une autre forme de Déité : celle d’un meilleur amour, le choix est vite fait. Hélas les religieux furent ardents à entasser les biens, hélas ceux qui se recommandent d’un Dieu sont ardents à déchirer d’autres hommes… Vraiment Très Haut si tu existes montre-toi et broie-les tous ensemble afin que vienne le temps des Hommes qui aiment leur prochain.