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“Salah Stétié” Manuscrits et livres d’artistes
à la BnF François-Mitterrand, Paris

du 5 mars au 14 avril 2013



www.bnf.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage, le 4 mars 2013.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Salah Stétié, L’homme tremblé, peintures de Joël Leick, Paris, Collection Mémoires, 2000. BnF, Réserve des Livres rares.
2/  Portrait de Salah Stétié, Kyôto, 2008. © Stéphane Barbery. BnF, Réserve des Livres rares.
3/  Salah Stétié, 5 dans ton oeil, illustré par Pierre Alechinsky, Paris, R. et L. Dutrou, 1998. © ADAGP, 2013.

 

extrait du communiqué de presse

 

Commissariat
Marie Minssieux-Chamonard, conservateur à la Réserve des Livres rares, BnF

 

A l’occasion du don généreux de Salah Stétié, figure majeure de la poésie contemporaine à la Bibliothèque nationale de France, une exposition en forme d’hommage lui est consacrée dans la Galerie des donateurs. Elle regroupe un important ensemble de manuscrits, d’éditions originales, de livres d’artistes, d’oeuvres sur papier d’amis plasticiens, de lettres et de photographies.

 

Né à Beyrouth en 1929, à l’époque du protectorat français sur le Liban, Salah Stétié est plongé dans la langue française dès son plus jeune âge, selon la volonté de son père, professeur d’arabe et poète, qui le destine à une grande carrière dans l’administration. C’est en poursuivant ses études à Paris dans les années 1950 qu’il redécouvre la langue et la littérature arabes, en particulier les grands mystiques de l’islam grâce à Louis Massignon, son professeur à l’École pratique des hautes études.
Durant ses années parisiennes, Salah Stétié noue également de solides liens d’amitié avec Pierre-Jean Jouve, André Pieyre de Mandiargues, Georges Schéhadé, Yves Bonnefoy et André du Bouchet. Dans les années 1960, il débute sa carrière diplomatique, après avoir dirigé L’Orient littéraire et culturel, supplément du quotidien libanais L’Orient. Conseiller culturel du Liban à Paris, puis Délégué permanent à l’UNESCO, il est nommé Ambassadeur du Liban aux Pays-Bas en 1982 et au Maroc en 1984, avant de devenir Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères à Beyrouth en pleine guerre civile. Parallèlement à la diplomatie, Stétié écrit des poèmes exclusivement en français, « langue d’invention », dont le premier recueil, L’Eau froide gardée, publié chez Gallimard en 1973, sera aussitôt remarqué.
L’oeuvre littéraire de Salah Stétié, composée pour la plus grande partie d’essais et de poèmes, ne cesse de faire dialoguer les deux pays, les deux cultures dont il est la synthèse. Ses essais portent à la fois sur les grandes figures poétiques françaises (Rimbaud, Baudelaire, Mallarmé par exemple) et sur la civilisation arabo-islamique dont il est issu et qu’en passeur il tente de faire connaître. Son premier essai, Les porteurs de feu (Gallimard, 1972), est ainsi un hommage à divers grands poètes arabes. En 1995, l’Académie française lui décerne le Grand Prix de la francophonie pour l’ensemble de son oeuvre.

Le parcours de l’exposition se construit autour du manuscrit inédit de ses mémoires qui retrace plus de cinquante années de ses combats politiques, littéraires et intellectuels et permet de découvrir le poète dans le laboratoire de son écriture. Une sélection de manuscrits, d’éditions originales et de livres d’artistes montre aussi comment la poésie des « deux rives » de Salah Stétié a inspiré un grand nombre de peintres contemporains de nationalités et de styles très variés, tels que Pierre Alechinsky, Jean Cortot, Claude Viallat ou Rachid Koraïchi, avec qui Stétié a réalisé des livres illustrés à tirage limité.