légendes de gauche à droite 1/ Couverture, MARS, Une exploration photographique. © NASA/JPL/The University of Arizona/Éditions Xavier Barral. 2/ Portrait de Xavier Barral. Photographie Patrick Gries. 3/ Région polaire sud, éventails et polygones. © NASA/JPL/The University of Arizona/Éditions Xavier Barral. 4/ Gemina Lingula, cratère d’impact. © NASA/JPL/The University of Arizona/Éditions Xavier Barral.
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texte de Anne-Frédérique Fer
Contrairement aux apparences, Mars, une exploration photographique n’est pas un ouvrage scientifique mais un véritable livre de photographie. Les images sont des captations de la sonde MRO que Xavier Barral a réinterprétées pour nous donner de Mars une vision inédite.
Xavier Barral ne sait pas quand ce projet a commencé. Il a toujours été attiré par l’astronomie. Enfant, il vivait près de l’observatoire de Meudon. A Paris, c’est proche de l’observatoire qu’il habita. Les années passent, il pense à un projet sur le thème de la Lune. Au fil des rencontres, on lui propose Mars : c’est la révélation.
La NASA lui envoie des images en couleur. L’interprétation de celle-ci est compliquée. On lui propose alors des captations en noir et blanc, c’est une double révélation. Mais ces images sont très nombreuses, plusieurs milliers, le choix est difficile. Xavier Barral décide de prendre une unité pour garder un point de vue constant. Elle sera de 6 km de large pour chaque photographie.
Ces paysages perturbent nos repères. On est déstabilisé par la notion d’échelle. Les détails sont si nets et si denses qu’on ne sait plus à quelle distance on se situe. On est attiré par la beauté de ces reliefs de glaces, de sables, de canyons et de volcans. On ne sait plus si on se trouve à une échelle macroscopique ou si notre regard se perd dans l’immensité. Les paysages deviennent alors comme des tableaux abstraits. On pense aux toiles de Pierre Soulages, Jackson Pollock, Joan Miró, Max Ersnt, Paul Klee ou Simon Hantaï.
Avec Mars, une exploration photographique, Xavier Barral et ses collaborateurs nous proposent un magnifique voyage interplanétaire à réaliser immédiatement et sans aucune limitation de temps.
Anne-Frédérique Fer
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Auteurs : Francis Rocard, Alfred S. McEwen et Xavier Barral
Projet en partenariat avec la NASA, le Jet Propulsion Laboratory et l’Université d’Arizona.
Valles Marineris, Olympus, Arcadia Planitia, Elysium Mons, Planum Boreum, Icaria Fossae et Noachis Terra sont autant de régions martiennes survolées par la sonde d’observation de la NASA, mise en orbite en 2005 pour étudier la surface de la planète. Parmi ces dizaines de milliers de relevés d’une résolution sans précédent, Xavier Barral a extrait une série de près de 200 photographies rassemblées dans cet ouvrage.
Une vision inédite
Depuis les années 1960, de nombreuses sondes nous ont fait parvenir des images de Mars. Mais en 2005, la caméra Hirise, équipant la sonde MRO et mise en orbite à une distance moyenne de 300 km, révèle, avec une résolution jamais atteinte, un paysage insoupçonnable qui se dessine depuis plus de trois milliards d’années. Comme le souligne Francis Rocard dans l’ouvrage, «Mars est avec la Terre la planète dont l’histoire est la plus riche et la plus variée.» Afin de mieux saisir les contours géologiques et minéralogiques de cette planète mythique, le choix a été de garder un point de vue constant : chaque photographie couvre 6 km de large.
Une exploration qui bouscule nos références
Cette exploration nous fait découvrir des formes géologiques familières : cratères, plaines de laves, dunes de sable, canyons et calottes polaires. Mais ces paysages perturbent nos repères : les dunes sont de sable noir, les volcans peuvent atteindre 22 000 mètres d’altitude, les canyons sont profonds de 10 000 mètres et la glace se sublime. Ces images nourrissent notre imaginaire, s’ouvrent à de multiples interprétations et elles nous renvoient ainsi à nous-même. Pour poursuivre cette exploration photographique, dessinée par Xavier Barral et Sébastien Girard, des textes de l’astrophysicien Francis Rocard et du professeur de science planétaire, responsable de HiRISE , Alfred McEwen, des légendes détaillées du planétologue et géophysicien. Nicolas Mangold ainsi qu’un planisphère de Mars nous offrent des clefs d’interprétation et replacent ces images énigmatiques dans leur contexte.
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