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“Amitié éternelle” Photo-roman de Anouck Durand
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légendes de gauche à droite
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| Interview de Anouck Durand, par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 21 mai 2014, durée 10'02". © FranceFineArt.
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Ce photo-roman, composé d’archives inédites, se lit comme une bande dessinée. Anouck Durand entremêle habilement la grande et la petite histoire, l’amitié entre les peuples – de la Chine et de l’Albanie communiste des années 1970 – et l’histoire vraie d’une amitié indéfectible entre deux hommes dont l’un finira Juste parmi les Nations pour avoir sauvé son ami des persécutions antisémites pendant la seconde guerre mondiale. Une exposition aux Rencontres d’Arles cet été présentera à la fois les planches du livre et les documents originaux qui ont nourri la fiction. Un récit photographique au coeur de l’Albanie communiste Ce roman graphique commence par un voyage officiel en Chine de trois photographes albanais, dont Refik Veseli le narrateur, pour se former au procédé de colorisation des images par la trichromie en utilisant des pellicules noir et blanc, procédé qui ne leur fut d’aucune utilité car ils connaissaient déjà la pellicule couleur Kodak. Ces voyages servaient à maintenir une relation d’amitié avec le régime chinois. L’auteur retrace, avec beaucoup d’humour, le destin de ces trois personnages empêtrés dans les soubresauts politiques de leur pays. Nous suivons également la relation d’amitié entre le narrateur et Mosha Mandil, photographe juif, caché avec sa famille pendant la deuxième guerre mondiale. Cette histoire vraie nous touche particulièrement grâce à l’originalité de sa mise en scène associant texte, archives inédites de photographies d’époque, coupures de presse, affiches de propagande, extraits de discours politique, correspondance, etc. C’est en menant des recherches sur la production photographique sous l’Albanie communiste depuis 2008 qu’Anouck Durand, avec l’anthropologue Gilles de Rapper, ont entendu parler de ces voyages de formation. A la fin de ce photo-roman, un court texte nous dévoile le contexte de ces recherches. Une petite histoire que la grande Histoire a tenté d’oublier Ce récit place la photographie au coeur de la politique, de l’histoire de l’art et des techniques où l’on apprend notamment que si l’élite politique a accès à la couleur, le peuple albanais lui ne se voit qu’en noir et blanc jusqu’en 1991 date de la chute du régime ; qu’Enver Hoxha, le chef du régime albanais, disposait d’un laboratoire secret. La rupture des relations sino-albanaises montre enfin la fragilité de la photographie de propagande que l’on peut détruire du jour au lendemain pour effacer ces liens du passé. C’est à travers des archives personnelles que ces images ont persisté au gré des vicissitudes de l’histoire et grâce à la persévérance d’Anouck Durand, qu’elles nous sont aujourd’hui présentées.
Auteur : Anouck Durand avec la participation de Gilles de Rapper Anouck Durand Photographe, Anouck Durand travaille sur la relation entre narration et photographie. Elle a déjà réalisé plusieurs nouvelles photographiques dont Ethiopiques 1935-1937 en 2010 (acquisition du Musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône) et Comment je me suis sauvée, en 2012 (édition d’artiste). Enseignante et commissaire d’exposition, elle est également co-auteur avec Gilles de Rapper de Ylli, les couleurs de la dictature, monographie d’une revue de propagande albanaise. Gilles de Rapper Gilles de Rapper est anthropologue et chercheur au CNRS. Depuis vingt ans, il se rend régulièrement en Albanie où il s’intéresse aux transformations consécutives à la chute de la dictature dans les domaines de la religion, de la famille et du nationalisme. Ses travaux actuels portent sur la production et les usages de la photographie dans ce pays. Il est notamment l’auteur, avec Ismail Kadaré, de L’Albanie entre la légende et l’histoire (Actes Sud). |
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