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“Guillaume Lo Monaco” finaliste du concours La Convocation

Dans le cadre de notre partenariat média avec le concours La Convocation, dédié aux élèves inscrits en écoles d’art, les 10 finalistes se prêtent à l’exercice de l’interview, aujourd’hui, nous découvrons le travail de Guillaume Lo Monaco.



www.guillaumelomonaco.fr

www.laconvocation.fr

028_Guillaume-Lo-Monaco028_Guillaume-Lo-Monaco028_Guillaume-Lo-MonacoLégendes de gauche à droite :
1/  Portrait de Guillaume Lo Monaco.
2/  Guillaume Lo Monaco, Toyxic, 2016. Tapis de mousse. Dimension variable. Collection Yvon Lambert.
3/  Guillaume Lo Monaco, Permissions, 2016. Rubans militaires, transats, décorations militaires. 110x100x45 cm. École Supérieure d'Art d'Aix en Provence. Crédit : Carlos Casteleiras.

 


Quel est votre parcours avant d’entrer en école d’art ?
Avant d’intégrer une école d’art, je suis passé par l’enseignement général et la filière scientifique. Ce fut très difficile pour moi parce que je ne me sentais pas du tout dans mon univers, mais on me disait que la filière scientifique ouvrirait toutes les portes après le baccalauréat, alors je me suis accroché pour réussir mon bac. Ensuite je suis rentré dans une école préparatoire aux écoles d’Art à Nice, La villa Thiole.

Quelle est votre école ? Comment l’avez-vous choisi ? Avez-vous préparé plusieurs concours en école d’art ? Votre école actuelle était-elle votre premier choix ?
J’ai eu mon DNSEP en juin 2016 à l’Ecole Supérieure d’Art de Aix en Provence. À l’époque, j’avais choisi cette école un peu par hasard. J’avais réussi plusieurs concours d’entrée à des Ecoles d’Art dans le Sud grâce à mon année préparatoire à Nice. Et puis j’ai eu un bon feeling pour l’Ecole d’Aix en Provence, alors je l’ai choisie.

Aujourd’hui en février 2017, à quelle étape de votre “scolarité” êtes-vous arrivé(e) ?
Et bien je suis dans « l’après scolarité » et ne suis plus étudiant puisque que j’ai obtenu mon diplôme en Juin 2016.

Quelle est votre pratique plastique ? Comment votre pratique s’est elle imposée à vous ? Pouvez-vous nous raconter sa naissance, son histoire ?
J’ai particulièrement été marqué étant petit, par l’évènement du « 11 septembre ». Pour un gosse de 10 ans qui commence à apprendre le Monde, vivre un tel déferlement médiatique, ça marque l’esprit. Mais en même temps ça reste un bon « électrochoc » de prise de conscience. Enfin c’est mon ressenti. Ma pratique plastique me permet d’exorciser toutes ces atrocités que l’on voit au travers des medias. Je tente de détourner le ressenti, le regard des gens, peut être pour les protéger, mais aussi pour qu’ils ressentent une certaine magie. Je vois mon travail comme du collage. J’aime me dire que je travestis les objets et les images pour faire ressortir toute la poésie qu’ils renferment. C’est pour moi une façon d’adoucir le monde qui m’entoure.
Je me suis dirigé vers le volume naturellement durant mon année préparatoire. J’avais des cours de volume à la Villa Thiole donnés par Karim Gheloussi qui ont fait naître en moi cette attirance pour le travail du volume et des objets. C’est tout naturellement que j’ai cultivé cet enseignement. En tout cas je m’amuse beaucoup en faisant mon travail.

Comment définissez-vous votre pratique plastique ?
J’essaie d’avoir une pluralité des pratiques plastiques. Je veux dire par là que pour moi le medium sert l’idée. Du coup je peux autant avoir besoin de la sérigraphie que de la découpe laser pour un même travail.

Si vous deviez résumer votre pratique plastique en 5 mots, quels seraient-ils et pourquoi ?
Dérision, société, idées, amusement, interpeller.

Comment se nourrit votre pratique plastique ? Quelles sont vos influences, vos références ? L’histoire ou votre histoire personnelle fait-elle partie des sources d’inspiration de votre pratique ?
Ce n’est pas mon histoire personnelle mais plutôt mes ressentis qui font partie de ma pratique. Ce que je vois, écoute, ou lis nourrit naturellement mon travail. Ce que j’aime bien faire, par exemple c’est flâner sur les sites de vente en ligne comme Ebay, Le boncoin et d’autres du même genre, qui représentent pour moi comme une énorme brocante qui ne ferme jamais ses portes. Et cela me donne des idées quand je repère tel ou telle chose.
Et puis j’ai des artistes qui m’inspirent et me donnent l’énergie qui me pousse à continuer. Je pense à Wim Delvoye qui à mon avis est un des artistes majeurs de notre siècle. Il a une capacité à entreprendre des oeuvres colossales, ça me fascine.

Si vous avez eu une autre formation, une autre vie, avant d’entrer en école d’art, est ce que celle-ci a une influence sur votre pratique ?
J’ai pratiqué durant quelques années le tir sportif et même fait quelques compétitions régionales et nationales, ce qui m’a donné un intérêt pour les armes à feu. Avec mon père, on allait s’entraîner les week-ends au stand de tir, c’était plutôt cool quand j’étais jeune.

Pouvez-vous nous d’écrire l’œuvre qui vous semble pour l’instant la plus aboutie et qui définit aux mieux votre pratique ?
Peut-être Toyxic. C’est une pièce composée de mousse découpée au laser en forme de puzzle multicolore. Sur chaque dalle, j’ai apposé un pictogramme de sécurité. On peut y voir le symbole toxique, inflammable, radioactif etc. J’aime beaucoup cette pièce car cela traduit bien le monde dans lequel on grandit. Et puis à chaque fois que j’expose cette oeuvre les enfants jouent avec et ça m’amuse beaucoup.

Comment pensez-vous et envisagez-vous l’évolution de votre pratique plastique ?
J’aimerais au fur et à mesure de mon évolution, travailler avec des artisans et d’autres artistes afin de me nourrir de leur savoir et leurs pratiques et créer des pièces avec une plus forte identité artistique.

En tant qu’étudiant(e) en école d’art, vous sentez-vous déjà artiste ? Pour vous qu’est ce qu’un artiste ? Que signifie pour vous ”être un artiste”, devenir un artiste ?
Aujourd’hui je ne suis plus étudiant, mais étudiant je me sentais déjà artiste. Pourtant j’ai assumé le fait d’être Artiste vraiment qu’en 5eme année. Pour moi être artiste, c’est un peu comme être magicien. Je pense que c’est fournir un travail, quel qu’il soit en lui insufflant une forme de magie. L’artiste a le pouvoir de modeler, de transformer la vision Humaine. C’est une vision romantique de l’artiste.

Une fois votre diplôme obtenu, votre pratique validée par un jury de professionnels, comment imaginez-vous votre avenir ?
Devenir artiste ce n’est pas seulement obtenir un diplôme validé par une quelconque institution. Le diplôme n’est que le côté administratif. Ce qui compte au fond c’est le travail fourni et ce qui en découle. Le plus dur ce n’est pas d’être validé par les professeurs ou le jury, le plus dur c’est le moment de la préparation d’une exposition, il est là le vrai traque. C’est là que l’on touche le monde. Et c’est aussi à ce moment que je sens que ça va être long et difficile et que ça va encore demander des efforts et des sacrifices pour continuer ce que l’on aime faire.

Comment votre école s’implique t-elle dans l’avenir de ses élèves ? A-t-elle des cours, des ateliers qui vous prépare au côté administratif de la vie d’un artiste, à la diffusion de votre travail ?
L’école ne nous prépare nullement à ce côté administratif, appel à projets, résidence etc ... On a eu simplement 3 jours chaque année où des anciens élèves et des galeristes sont venus pour discuter vite fait de l’après études d’art. Je pense plutôt que c’est à nous de plonger au plus tôt dans ce monde. Dans notre école, on apprend à créer notre propre site internet. C’était le format de restitution du travail pour la fin de la 2nd année. Pour ma part, j’apprends sur le tas et c’est plus enrichissant.

Comment pensez-vous que le concours La Convocation peut vous aider à “professionnaliser” votre pratique artistique ?
C’est gratifiant d’être sélectionné parmi des centaines d’artistes. Je ne sais pas si cela va me professionnaliser mais en tout cas j’espère que cela va être riche en rencontres. J’essaie de ne pas trop me prendre la tête sur ces questions d’avenir professionnel à propos de mon travail. Je savoure l’expérience.

En tant qu’étudiant(e) en école d’art, quel est votre regard sur la scène artistique, le marché de l’art ?
Le marché de l’Art est plutôt quelque chose d’obscure pour moi. Je ne comprends pas trop cette chose-là, et surtout j’en suis bien loin. Selon moi, il y a autant de marchés de l’art qu’il n’y a de scènes artistiques. Pour l’instant je ne m’interroge pas beaucoup sur ces questions.

Pensez-vous que votre pratique, votre démarche peut avoir sa place dans la scène artistique et le marché de l’art ? Avez-vous déjà pensé à une stratégie à adopter pour être visible ?
Oui. J’essaie d’être le plus visible possible sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram), et de faire le plus possible aussi d’expositions partout en France et même à l’étranger si je peux. Rencontrer des gens, c’est ce qui nous rend visible. Je cherche souvent sur le web des appels à projet pour des expositions, mon réseau personnel m’en informe aussi. C’est un travail conséquent ce côté «communication» qui me prend beaucoup de temps. Mais cet investissement personnel commence à payer petit à petit.

Si les lecteurs de FranceFineArt étaient de futurs collectionneurs, institutions, musées, centres d’art, galeries, curateurs, résidences d’artistes, fondations d’entreprises, bourses de création, ect… que souhaitez-vous leurs dire pour titiller leurs esprits et leurs donner envie de découvrir votre travail ?
Je voudrais leur dire que mon travail est plus profond de sens qu’il n’y parait ; que c’est dans notre société qu’il puise ses inspirations et aspire à la modifier; que l’humour et le travestissement de mes pièces cachent dans le fond une vraie magie.




Pour tout savoir sur le concours, retrouvez l’interview de Thomas Lapointe, co-fondateur de La Convocation : www.francefineart.com/index.php/chroniques/14-agenda/agenda-news/2160-101-chronique-anne-frederique-fer


 

Les prochains rendez-vous :

- du 25 au 29 avril 2017 avec une exposition collective sous la forme d'un parcours artistique à travers 5 lieux : galerie Laure Roynette, galerie Escougnou-Cetraro, galerie Pascaline Mulliez, Maëlle Galerie, Cité internationale des Arts.

- du 4 au 20 mai 2017 avec une exposition collective réunissant les 10 finalistes dans un même lieu, à Ourcq Blanc.