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“Elsa Belbacha-Lardy” finaliste du concours La Convocation

Dans le cadre de notre partenariat média avec le concours La Convocation, dédié aux élèves inscrits en écoles d’art, les 10 finalistes se prêtent à l’exercice de l’interview, aujourd’hui, nous découvrons le travail de Elsa Belbacha-Lardy.



www.laconvocation.fr

33_Elsa-Belbacha-Lardy33_Elsa-Belbacha-Lardy33_Elsa-Belbacha-LardyLégendes de gauche à droite :
1/  Portait de Elsa Belbacha-Lardy.
2/  Elsa Belbacha-Lardy, Invitation à la curiosité, 2015. Inclusion de tirages imprimés dans résine epoxy ; latex coloré. © Elsa Belbacha-Lardy.
3/  Elsa Belbacha-Lardy, Inexsitu, 2017. Mousse expansive colorée. © Elsa Belbacha-Lardy.

 


Quel est votre parcours avant d’entrer en école d’art ?
Après le bac, j’ai fait un an d’architecture à l’école nationale supérieure de Paris-La Villette, avant de m’orienter vers une classe préparatoire aux écoles d’art, L’Atelier de Sèvres.

Quelle est votre école ? Comment l’avez-vous choisi ? Avez-vous préparé plusieurs concours en école d’art ? Votre école actuelle était-elle votre premier choix ?
J’étudie désormais à L’ESAD de Reims. Je l’ai choisi pour la pluridisciplinarité qu’elle proposait dès la 1ère année, ainsi que sa frontière fine entre l’Art et le design d’objet. Avant de m’orienter totalement dans une filière artistique, j’avais besoin de ça. J’ai néanmoins préparé 5 concours en plus, et si l’ESAD n’était pas mon premier choix, elle demeurait en bonne position sur la liste de mes envies d’écoles.

Aujourd’hui en février 2017, à quelle étape de votre “scolarité” êtes-vous arrivé(e) ?
Aujourd’hui, je suis en préparation de mon DNAP Art, dont la date est le 21 Juin.

Quelle est votre pratique plastique ? Comment votre pratique s’est elle imposée à vous ? Pouvez-vous nous raconter sa naissance, son histoire ?
À la base, je ne voulais faire que de la vidéo. Puis j’ai tenté de faire de l’installation vidéo, ce que je considère comme un échec. J’ai alors essayé d’épurer ma pratique au maximum. L’envie d’expérimenter la matière et les matériaux était toujours présente dans mon travail, j’ai donc voulu développer cet aspect plastique au maximum. Le regard sur l’espace que j’ai pu nourrir en école d’architecture s’est fait sentir dans mes sculptures. Il y a toujours quelque-chose de très cadré qui vient dialoguer avec une matière plus hasardeuse, comme une confrontation entre précision et aléatoire. Dès ma première année en architecture, je sentais le besoin d’abandonner la rigueur obligatoire dans ce genre d’études, pour m’adonner à une pratique moins contrôlée, plus expérimentale. Désormais, je cherche à travailler la flexibilité de la forme dans une relation sensible à l’architecture, d’un lieu, d’une forme, ou par l’emploi de matériaux emprunt à ce domaine.

Comment définissez-vous votre pratique plastique ?
Je suis avant tout fascinée par la matière et l’expérimentation qu’elle implique. C’est cette fascination que je m’engage à transmettre aux autres, ce qui passe par la couleur, mais aussi par l’accentuation du trouble entre réalité et perception visuelle qu’elle propose. (emplois de matières souples qui paraissent rigides…)

Si vous deviez résumer votre pratique plastique en 5 mots, quels seraient-ils et pourquoi ?
Sculpture - Couleur - Matière - Confrontation - Espace

Comment se nourrit votre pratique plastique ? Quelles sont vos influences, vos références ? L’histoire ou votre histoire personnelle fait-elle partie des sources d’inspiration de votre pratique ?
J’ai la chance d’habiter à moins de deux heures en voitures de Paris, et le week-end je me rends le plus possible dans des galeries, musées. Je lis beaucoup d’articles, surtout en ligne. Lorsque je repère un visuel d’un travail d’artiste qui m’intéresse, j’essaie d’en apprendre le plus sur lui, sa pratique… En ce moment je m’intéresse beaucoup au travail de Lynda Bengliz, car le geste prend de plus en plus d’importance dans ma pratique. Mes influences interviennent par moment. J’ai eu ma période Guillaume Leblon, Ann Veronica Janssens ou Ettore Spaletti. Je dirais qu’en ce moment, je m’intéresse à des artistes comme Phillipe Parreno, Joelle Tuerlinckx, Romain Vicari, Patrick Tozani, Anne Charlotte Yver… Comme je l’ai écrit précédemment, il est indéniable que mon expérience en architecture joue et influe toujours sur mes travaux. Je pense m’interroger plus sur l’histoire d’un espace, que sur l’Histoire en elle-même, même si le fait de faire cohabiter construction et dé-construction nous remémore la guerre et le cycle de vie d’un lieu, d’un bâtiment. Récemment, je me concentre sur la transfiguration des éléments extérieurs rapportés dans un espace d’exposition, et par quels biais je leur revêt une autre histoire que la leur.

Si vous avez eu une autre formation, une autre vie, avant d’entrer en école d’art, est ce que celle-ci a une influence sur votre pratique ?
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Pouvez-vous nous d’écrire l’œuvre qui vous semble pour l’instant la plus aboutie et qui définit aux mieux votre pratique ?
Ma dernière pièce. Inexsitu. C’est une pièce qui regroupe tout ce que je viens d’écrire. Il s’agit d’une oeuvre en mousse expansive. J’ai coulé la mousse en un point précis et elle s’est répandue de façon aléatoire à chaque fois. C’est aussi un travail qui raconte la gestuelle du procédé créatif par sa forme, et dont la matière invite le visiteur à toucher et à s’interroger sur son caractère souple ou rigide. La mousse expansive, comme je l’emploie n’est pas rigide mais très molle et les dénivelés qu’elle crée, associés à la couleur bleue dégradée et artificielle, invoque un paysage imaginaire et fantasmagorique. C’est une pièce que j’ai conçue au centre d’art CAMAC, et qui bien que déplacée hors de son lieu de fabrication cherche à jouer avec l’espace et les reflets que proposent le lieu.

Comment pensez-vous et envisagez-vous l’évolution de votre pratique plastique ?
Il y a un aspect de mon travail dont je n’ai pas parlé, c’est le rôle du sol dans ma pratique plastique. Je l’exploite de plus en plus et souhaite continuer ma recherche dans cette direction. J’ai remarqué que les oeuvres au sol entretiennent un drôle de rapport avec le visiteur qui les catégorise souvent de tapis. Ces mêmes visiteurs qui ne parlent pourtant pas de revêtement muraux lorsque des toiles sont positionnées au mur… L’accident ressort souvent des oeuvres placées au sol, je trouve. Surtout lorsqu’elles semblent in situ. C’est cette ambiguïté que je souhaite faire évoluer.

En tant qu’étudiant(e) en école d’art, vous sentez-vous déjà artiste ? Pour vous qu’est ce qu’un artiste ? Que signifie pour vous ”être un artiste”, devenir un artiste ?
Un artiste, c’est pour moi avant tout quelqu’un qui crée. Je ne pense pas qu’être reconnu fasse de nous des artistes, même si je dois avouer que la cela aide beaucoup. Selon moi, l’artiste se doit de tout observer pour tout analyser. Il y a de l’art partout autour de nous, même dans le banal du quotidien. Un artiste, c’est quelqu’un qui sait ce nourrir de ce qu’il voit au quotidien pour aboutir à une oeuvre qui traite de son expérience sensible. Ainsi devenir un artiste c’est comprendre son sensible. Par cela j’entends connaître ce qui nous touche afin de savoir ce que l’on cherche à transmettre dans le but de faire parvenir quelque chose d’aussi fort que ce qui nous a poussé à créer.

Une fois votre diplôme obtenu, votre pratique validée par un jury de professionnels, comment imaginez-vous votre avenir ?
Je souhaite pour l’instant continuer après mon DNAP vers un DNSEP Art. Je souhaite vraiment pouvoir exister en tant qu’artiste plasticienne, et j’espère que mon avenir prendra cette voie. Je continuerai toujours à envoyer mon book et postuler à des concours et des appels d’offres pour essayer d’acquérir et garder de la visibilité. Je pense faire des résidences pour continuer à produire et j’espère avoir la chance d’être sollicitée par une galerie.

Comment votre école s’implique t-elle dans l’avenir de ses élèves ? A-t-elle des cours, des ateliers qui vous prépare au côté administratif de la vie d’un artiste, à la diffusion de votre travail ?
L’école nous transmet les informations au sujet des concours comme La Convocation et les appels d’offres. Néanmoins nous n’avons pas de cours qui nous informent du côté administratif la profession d’artiste, même si nos stages nous y préparent.

Comment pensez-vous que le concours La Convocation peut vous aider à “professionnaliser” votre pratique artistique ?
Préparer une exposition et être mis en relation avec des galeries, curateurs et journalistes est une expérience toute nouvelle pour moi, et je trouve qu’il y a déjà quelque chose de professionnalisant dans cette démarche. Une chose est sûre, il s’agit d’un tremplin novateur étant donnée mon expérience artistique encore toute récente.

En tant qu’étudiant(e) en école d’art, quel est votre regard sur la scène artistique, le marché de l’art ?
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Pensez-vous que votre pratique, votre démarche peut avoir sa place dans la scène artistique et le marché de l’art ? Avez-vous déjà pensé à une stratégie à adopter pour être visible ?
Je n’ai jamais adopté de stratégie de visibilité pour mes pièces hormis La Convocation, mais je commence à me dire que faisant partie des 10 sélectionnés (à mon grand étonnement) c’est que mon travail et ma démarche méritent leur place sur la scène artistique. Au niveau du marché de l’art, je ne m’y connais pas encore assez pour savoir.

Si les lecteurs de FranceFineArt étaient de futurs collectionneurs, institutions, musées, centres d’art, galeries, curateurs, résidences d’artistes, fondations d’entreprises, bourses de création, ect… que souhaitez-vous leurs dire pour titiller leurs esprits et leurs donner envie de découvrir votre travail ?
Je voudrais surtout que mes pièces leur transmettent tout le plaisir que je prends à les réaliser.




Pour tout savoir sur le concours, retrouvez l’interview de Thomas Lapointe, co-fondateur de La Convocation : www.francefineart.com/index.php/chroniques/14-agenda/agenda-news/2160-101-chronique-anne-frederique-fer


 

Les prochains rendez-vous :

- du 25 au 29 avril 2017 avec une exposition collective sous la forme d'un parcours artistique à travers 5 lieux : galerie Laure Roynette, galerie Escougnou-Cetraro, galerie Pascaline Mulliez, Maëlle Galerie, Cité internationale des Arts.

- du 4 au 20 mai 2017 avec une exposition collective réunissant les 10 finalistes dans un même lieu, à Ourcq Blanc.