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“Susan Meiselas” Médiations
au Jeu de Paume, Paris

du 6 février au 20 mai 2018



www.jeudepaume.org

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 5 février 2018.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Susan Meiselas, Route pour Aguilares, El Salvador, 1983. © Susan Meiselas/Magnum Photos.
2/  Susan Meiselas, Fouille de toutes les personnes voyageant en voiture, en camion, en bus ou à pied, Ciudad Sandino, Nicaragua, 1978. © Susan Meiselas/Magnum Photos.
3/  Susan Meiselas, Debbie et Renee, Rockland, Maine, 1972. Série Carnival Strippers, 1972-1975. © Susan Meiselas/Magnum Photos.

 


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Interview de Pia Viewing et Carles Guerra, commissaires de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 5 février 2018, durée 17'57". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissaires : Carles Guerra et Pia Viewing



« C’est une chose importante pour moi – en fait, un élément essentiel de mon travail – que de faire en sorte de respecter l’individualité des personnes que je photographie, dont l’existence est toujours liée à un moment et à un lieu très précis. » Susan Meiselas

La rétrospective consacrée à la photographe américaine Susan Meiselas (1948, Baltimore) réunit une sélection d’oeuvres des années 1970 à nos jours. Membre de Magnum Photos depuis 1976, Susan Meiselas questionne la pratique documentaire. Elle s’est fait connaître par ses images sur les zones de conflit en Amérique centrale dans les années 1970 et 1980, notamment grâce à la force de ses photographies couleurs. Couvrant de nombreux sujets et pays, de la guerre aux questions des droits de l’homme, de l’identité culturelle à l’industrie du sexe, elle utilise la photographie, le film, la vidéo et parfois des matériaux d’archives dans une volonté constante de construire des récits auxquels elle associe ses sujets. L’exposition met en évidence la démarche, tant personnelle que géopolitique, spécifique à Susan Meiselas en montrant comment celle ci évolue au fil du temps et des conflits et comment elle interroge en permanence le processus photographique et son propre rôle de témoin.

Ses premiers travaux illustrent déjà sa pratique photographique ultérieure de l’intime et du mode participatif. Son tout premier projet, 44 Irving Street (1971), série de portraits en noir et blanc, lui offre, à travers l’appareil photo, la possibilité d’interagir avec les autres locataires de la pension où elle vivait durant ses études. Pour Carnival Strippers (1972-1975), elle suit durant trois étés consécutifs des strip-teaseuses travaillant dans des fêtes foraines de Nouvelle-Angleterre. Le reportage est complété d’enregistrements audio des femmes, de leurs clients et de leurs managers.

De cette période, date aussi Prince Street Girls (1975-1992) qui a pour décor le quartier de Little Italy, à New York, où Susan Meiselas vit encore aujourd’hui. Photographiant un même groupe de jeunes filles sur plusieurs années, elle réalise une chronique des relations suivies développées entre les jeunes filles et la photographe.

Trois séries importantes constituent l’axe central de l’exposition : Nicaragua, El Salvador et Kurdistan. Réalisées entre la fin des années 1970 et les années 2000, elles montrent la manière dont l’artiste interroge la pratique de la photographie. À l’occasion de ses nombreux voyages au fil des décennies, en temps de guerre comme en temps de paix, Meiselas revient sur les lieux de ses premières photographies et se sert de ces images pour retrouver les personnes qu’elle avait rencontrées et continuer ainsi à enregistrer leurs témoignages.

Avec son projet Mediations (1982), Susan Meiselas montre combien la signification des photographies varie selon le contexte de leur diffusion. Son approche inédite est presque prophétique dans un monde où la diffusion de l’image est facilitée par la technologie.

À partir de 1997, Meiselas, convaincue que chaque conflit doit être abordé différemment, a également recours à la vidéo pour témoigner des conflits. Kurdistan: In the Shadow of History (1997) est composée de photographies et de vidéos, mais aussi de documents et de témoignages oraux réunis par l’artiste.

En 1992, Meiselas, invitée à participer à une campagne de sensibilisation sur la violence domestique, photographie des scènes de crime en suivant une équipe de policiers, puis sélectionne dans les archives de la police de San Francisco des documents accompagnés de photos. Ces recherches l’ont conduite à créer Archives of Abuse, collages de rapports et de photographies de police, exposés dans les espaces publics de la ville, par exemple sous forme d’affiches dans les abribus.

Pour la rétrospective au Jeu de Paume, Susan Meiselas a créé une nouvelle oeuvre, commencée en 2015 et inspirée par son engagement auprès de Multistory, association basée au Royaume-Uni. Cette dernière série réalisée dans un foyer pour femmes, A Room of Their Own (2015-2017) porte à nouveau sur le thème de la violence domestique, cette fois en Angleterre. L’installation comprend cinq récits en vidéo qui présentent les photographies de l’artiste, des témoignages de première main, des collages et des dessins.

L’exposition du Jeu de Paume est la plus complète qui lui ait jamais été consacrée en France. Elle retrace sa trajectoire d’artiste visuelle qui, depuis les années 1970, associe ses sujets à sa démarche et questionne le statut des images par rapport au contexte dans lequel elles sont perçues.






Au même moment, du 6 février au 20 mai 2018,
le Jeu de Paume présente “Raoul Hausmann - Un regard en mouvement”
sous le commissariat de Cécile Bargues et en co-production avec Le Point du Jour, Cherbourg.


Retrouvez, sur les Archives FranceFineArt.com, le texte de Mireille Besnard
réalisé lors de la présentation de l’exposition “Raoul Hausmann. Photographies, 1927-1936”

au Point du Jour - Cherbourg - du 24 septembre 2017 au 14 janvier 2018

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www.francefineart.com/index.php/agenda/14-agenda/agenda-news/2540-2237-le-point-du-jour-raoul-hausmann